136 LA CATHtDRALE
En songeant A notrc cher ct rcgrcttć sacristain, nous pouimns rtirc quc Viclor Houchcr na ru qu'une ambition ; srroir Oicu dans son tempie. A'ul n‘a cu une plus banie UUc de la fonclion qu'il remplissait, fonclion bum hic au.r yeuz du w mule, ni ais si grandę au.r regnrds dc la Fot! II rslhnait, a justc titre, quc d\'lre appcli A serrir Dicu est un bonr.cur plus grand que d'cnlrer nu sernice d'un roi dc la lerre.
Pendant 40 ans, U s‘cst acąuitli de sa charge avcc Ic souci dc fairc arce pcrfcction les moindres rboses. Chague malin, nu premier eoup du limbrc annonęanl 1'heurr. il rćponduit /tar le premier eoup dr 1’Angclus, Pour les divcrs offices, toul ćtait prćvu, minuticusemcnt prłpari cl sa joic ćtait grando dc wir le diroulcmcnt impcccabtc dc la cćrćmontc.
* Sa » Cathidrale, ainsi qu‘il 1'appelait, ćtait deoenuc te cenlrc cl commc le toul dc sa vic. U ne prnsail qu’A cllc. !l y passail loulc fa jnumćc. Sa piilć s’cxallail ó lentretien dc la chapelle du Saint-Sacremenl dont il auait spicialement la charge. Son dmc, scnsible A la beautć des cćrćmonics liturgiqucs, nibrail A la splcndeur des grands offices de 1'Eglise. Aux jours des messes ponUficalcs, du jtardon dc Saint-Corcnlin. le rayonnement dc son visage manifestait sa profondc et rcligieusc allógresse.
II ćtait plcin dc ućnćration pour les Eviqucs qu’il a connus, dc difi-rencc pour les pritres si nombretue qui passaient jmr la sacrislic. Tous, de leur cóti, lui limoignaient leur res/teei cl leur affectueusc amilić. Nous le consid&rions, en effet, A causc de la digniti de sa vie, dc son aUachemcnt A 1‘Kglisc, dc sa piiti — on le voyait le soir, quand Ic trawił ćtait fini, igrener son chapclet, — A causc dc 1’honncur que Dicu lui fit en appclant un dc ses fils au sacerdocc — d lui qui auait cu deux frires pritres ct deus soeurs religieuset — nous Ic eonsidirions commc un membrc dc la grandę familie saccrdotale. II fut particuliircmcnt touehć le jour oit un Evćquc qu'il avait longtemps serui. Mgr Duparc, lui donna unc marquc dc sa haute estimc en tui confirant la midaillc du Mćrild diocósaln. Notrc Evćquc aclucl, S. E. Mgr Fauvcl, qui avait pour lui la minie considćration. rcgrclle dc no pouuoir prisider aujourd‘hui ces obsigues cl lui rendre un dernier hommage.
Au cohm dc sa longuc maladic, M. Victor Houchcr s’cst soumis avcc unc admirablc rósignation A la colontó dc Dicu et il s’est bien prśpari A la mort: « Cc sera commc le Don Dicu w udrą, aimait-il A dire. Je sens quc la fin approcbc. Je suis prćt. •
Sa grandę souffrancc fut dc rcslcr iloigni dc sa Cathidrale ct d’itre privi de ses rclalions avec les pritres. Jusqu'A la fin, sa pensie commc ses pridres itaient pour nous. Ses derniers mols furent pour dcmandcr l'Extrime-Onction, cl dire un dernier merci aujc pritres dc la paroisse.
Nous aimons d crolrc quc cel humble et 'diwui seroiteur dc 1'Eglise a reęu LA-Uaut un accueil triomphal ct qu'au-dcvant dc lui sont venvs, avec la ligion des pritres qui oni bćnificii dc ses seroices, ses anctcns curćs : M. Oroołn et M. Pichon, — d leur lite. Mgr Duparc ct sainl Corcntin, — pour iinlroduirc dans le sijour dr la gloirc et lc rondnire )itsqu'au tróne dc Celui qui ricompcnsc magnifiqucment ses bons et fidiles seruiteurs !
UN GRAND EV£QUE ;
Eveque de Quimper et de Lóon.
Centenaire de sa morł d" Fćvricr 1855).
I.o jeune ólóve no lania pus ii se fnire remarqucr pa mii *es rondisci-ple» par son espril vif nl pónólranl, par unc rectiiude dc jugenient, r.iro cli oz un cofani dc son ftgc. II (U des progres si rapidcs qu ii Ireizo ans il pul cnlrer en troisiómc au Collage dc Sl-Pol-dc-F.óon. Lii, roninie fi Ouimpcr, il oblinl les plus brillants succós, si bicn qu'ii 1’ige de (pilnze ans il icrmina ses ótudes liltóraires.
Quand il onlra au Grand Sdminaire dc Quimper, en Oclobre 1808, .Mgr Dombidcau dc Crouseilltes 1'accueillil nvcc unc toule particuliórc bicnvcillancc. II vil ce que pouvait deyenir cc jeune honinic et quela scrvices il pourrail rendre ii son dioróse, dans ces tempa oii 1'Eglise avait lani bcscin do prOIroa łnstruits et capahles. On sorlait en efTet dc la llóYolution. el Dicu salt les rui nos que les Evóques de France nvnieul alors ii rclcver I
A u ssi Ic $avaul Prćlat voulul-ll formor un noyr.u de prótros ómi-nonls par leur connaissnnce des Sciences huniniucs cl thćo!ogiqucs cu ciiYOyanl les sujets d’ćlilo d« son dioeóse ótudior dans les mcilleurs collft-gos dc Pnris et nu Sćminaire dc Saint-Sulpice.
F/nbbó Graveran fut un des premiera ii móriler cc tle favour insigne, el au inois d*AoOt 1809, il entra a’veo M. rabbi* Móvel {plus tnrd Supó* riour du Grand Sóminaire) au cćlfthro collógc Stnnislas oii, pendant trois ans, il suivit les cours dc mathómatiques donnós ii Stnnislas et nu l.ycóo Napolóon. II óludia avec ardeur celto science qul nllnit. si hien ii son cspril droil el jusie et oblinl les plus brillanls succós dans les concours publics, noiamment au concours du 23 Juillct 1811 auquci prironl part tous les grnnds collftgcs dc Paris.
C’est ii la suitę dc ce concours, oii il romporln le premier prix, quc 1'Emperour Napolóon lui lit proposer un brevet d’offlcier d’Arlillerie, en le dispensanl do passer par 1’ócolo Polyleclinique. F.c jeune inathónia-tiricn rópondit nettement qu'il nvail le dósir de poursuivre la cnrrlftre ccclósiaslique. Plełn d'admiration pour sn science ot sa modestie, l’Em-poreur, qul sc ploisait ii Iionorer Ic talent, mit ii sa disposition, pour loule unc journóc, une voilure dc In Cour, afln dc lui fnire visiter łes princi-pnu\ monuments de Paris.
Kntre temps, pendant la maladie d'un dc ses professeurs, on vll le jeune Gravornn falrc les cours de góomótrie. Toutefois 1'ótude des mnthń-mntlques no lui Fit pas nógliger 1‘ótudc des bnlles-lotties oii il Figura toujours aux premiors rangs.
Aprfts nvoir pnssó trois ans i Paris, le laurónt du Collóge Staniałaś et ilu F.ycóe Napolóon fut rappeló par son Evóque et nommó en 1812 professeur de mnthómnliques au Collógo de F.óon.