L’ISLAM, UNE RELIGION LTASCENDANCE ABRAHAMIQUE? 29/
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«L'Eglise regarde aussi avec oślim o los musulmans, qui adorent le Diou Un, vivant el subsislanl, misericordieux el loul-puis-sant, createur du ciel et do la torro, qui a parło aux hommos. lis cherchent a se soumottro do toute lour ame aux decrets do Diou, meme s'ils sont caches, comme s'esl soumis a Dieu Abraham, au-quol la foi islamique so reforo volontiors. Bień qu'ils no reconnais-sent pas Jesus conune Diou, ils lo venoront comme prophote; ils honorent sa moro virginale, Marie, el parfois meme rinvoquent avec piote. Do plus, ils attendent lo jour du jugoment ou Diou retribuera tous les hommos rossusdtes. Aussi ont-ils on ostimo la vie morale ot rendenl-ils un culle a Diou, surlout par la priere, l'aumone et le joune. Si, au cours dos siecles, de nombreuses dis-sonsions ot inimities se sont manifostees ontro los chretiens ot les musulmans, le Condle les exhorte tous a oublier le passe et a s'offorcor sincerement a la comprehension mutuollo, ainsi qu'a proteger et a promouvoir ensemble, pour tous los hommes, la juslice sodale, les valeurs moralos, la paix et la liberle» (NA 2).
V
A la lecture des deux paragraphes, on voil clairement que le concile no cherche pas a clarifier le statut thoologiąue do 1'islam, il n'aborde pas 1'islam comme un systeme roligioux. Les toxtos parlent des musulmans qui appartiennenl a une communaule de croyants. L'islam, comme les autros religions, est une «reponse aux enigmes cachees do la condition humaine, qui, hier comme aujourd'hui, troublont profon-doment le coeur humain» (NA 1). Ni ceuvre diabobque, ni une sorte de deviance religiouse, la porspective globale du Concile est de souligner «ce qui est vrai et saint» dans les religions et qui ne peut etre rejete par l'Eglise (NA 2), mettant en avant les elements analogues, tani au ni-veau de la foi musulmano qu'au niveau de la pratique ou des valeurs. Suivant des cercles concentriques, aliant des expressions religieuses les plus proches aux plus eloignees (LG), ou des plus eloignees aux plus proches (NA), la foi musulmano apparait comme etant irreductible aux religions telles le bouddhisme ou 1'hindouisme, elle n'est pas assimi-lable non plus au mystere de l'Eglise ou celui d'lsrael. Au paragraphe 3, on lit: «l'Eglise regarde avec estime la foi des musulmans».
Pour le Concile, la situalion parlicubere de 1'islam le met ainsi, pourrait-on dire, dans une position singuliere et delicate. S'il ne peut pas etre associe au dessein d'lsrael, sa position chrońologiquement pos-terieure au christianisme le place definitivemenl au rang des religions non-bibliques. Cependant, son attachement au Dieu createur et au pro-phetistne interdit sa reduction a une simple aspiration anthropologiquc