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CISLAM, UNE RELIGION DASCENDANCE ABRAHAMIQUE?

fonction prophetiąue de l'etranger pour une meilleure intelligence de sa propre idenlite»⁴⁶.

Conclusion sous formę de bilan theologique

Dans une conference doimee le 15 novembre 1985 a Fribourg (Suisse), le fondateur de l'Institut dominicain d'etudes orientales du Caire, le P. George Anawati, dislinguail trois courants catholiąues d'in-terpretation theologiąue de 1'islam:

«Un courant minimalistę, surtout preconciliaire, qui ne voit dans 1'islam que ce qui heurte les dogmes chreliens. Ce courant est de-venu anachronique. Un courant maximalistc qui reconnait, d'une faęon ou d'une autre, le prophetisme de Mahomet et le caractere revele du Coran. Les bases d'une telle interpretalion sont fragiles, a la fois du point de vue historique et du point de vue exegetique et theologique. La majorite des islamisants catholiques preferent suivre une via media. Tout en montrant beaucoup de sympathie pour les musulmans et une grandę ouverture pour le dialogue, cette voie marque les divergences radicales qui separent les dcux religions. Elle predse soigneusement 1'objet du dialogue, ses conditions et ses limites. Les partisans de cette tendance estiment qu'il est premature de porter un jugement theologique sur 1'islam (pas de „theologie indiscrete"). 11 faul le prendre comme un fait et continuer de 1'etudier dans sa complexite meme, a la fois religion, communaute, culture et civilisation»⁴⁷.

La question de fond qui emerge a ce niveau est celle de savoir de quel islam il s'agit: est-ce 1'islam de la loi dans sa pratique qui se veul orthodoxe des rites, 1'islam qui releve de la sagesse philosophique qui s'exprime a travers une elhique humanistę, ou encore, 1'islam du sou-fisme des mystiques et de la devotion des confreries? L'approche chre-tienne de 1'islam ne sera pas la meme selon 1'une ou 1'autre tendance.

De Louis Massignon a Youakim Moubarac, en passanl par Michel Hayek, 1'approche theologique de 1'islani se fonde sur sa percep-tion comme etant une «religion naturelle» qui correspondrait a la vertu morale nalurelle de justice, laquelle a pour nom la vertu de religion

⁴⁶    Cl. Geffre, La theologie des religions ou le salut..., art. cit., p. 118.

⁴⁷    Intitulee UIslam a la croisee des chemins: itnpasse ou espoir?, 15 novembre 1985, p. 26-27, du tire-a-part, Editions universitaires de Fribourg, reprises du livre de D. Avon, tjes Freres precheurs en Orient. Les Dominicains du Caire (annees 1910-an-nees 1960), Paris 2005, p. 948.