6919025179

230 RACF 37, 1998.

tempćree a La Tene Finale (audouze, buchsens-CHUTZ 1989: 163-166). Elles reapparaissent au haut Moyen-Age, apparemment a la fin de la periode merovingienne, pour redevenir tres courantes a Pópoąue carolingienne et durant le Moyen-Age central (VIII^e-XII^e s.) (chapelot, fossier 1980: H6). Cette reapparition - apres un hiatus - pourrait etre due a une influence ^tt germanique ”, orientale.

Ce type de structure de stockage du grain est donc globalement inconnu de la periode gallo-romaine, si ce n’est sans doute en Languedoc, ou il semble perdurer, peut-etre sous Pinfluence de PEspagne.

En fait, toutes les structures interpretees a la periode gallo-romaine comme silos enterres sont sujettes a caution: fosses cylindriques, hćmispheri-ques, etc. (cf. FERDIERE 1988, 2: 73-74). II est donc la aussi particulierement agaęant de voir se repeter ce type d’interpretation non etaye sur diverses structures excavees indeterminees issues des fouilles preventives, notamment.

On ne voit pas bien pourquoi, en effet, les paysans de la Gaule romaine n’auraient pas eux aussi compris que, pour bien fonctionner, ce systeme de conserva-tion doit etre k la fois hermetique et permettre le stockage de quantites importantes: la formę la plus pratique est alors la fosse de fort volume munie d’une ouverture etroite, celle de tous les silos connus aux periodes protohistoriques comme au haut Moyen-Age, et justement non pas celle des fosses diverses interpretees - a notre avis a tort - comme telles a la pćriode gallo-romaine...

Ailleurs, en Orient, ce procćdć semble pourtant avoir perdure a la periode romaine, comme Patteste par exemple ce texte technique militaire du III' s. recemment exhume (amouretti 1998).

112. Les meules et la cćrealiculture (cf. Chronique VII, 1996, notę 96). — Les meules a bras (metal catillus) sont bien connues dans PAntiquite et notamment en Gaule. Chaque fouille, en ville comme a la campagne, en livre des exemplaires, des fragments, nombreux. II est clair qu^łil s’agit d’un element du mobilier domestique, dont disposait chaque foyer, urbain ou rural.

II est donc particulierement agaęant de constater qu’encore aujourd’hui, maints travaux sur la periode gallo-romaine dans telle ou telle region utilisent la presence de ces meules comme preuve de la cereali-culture sur place: elles y apparaissent dans le cha-pitre “ ćconomie ”, avec les autres productions, agri-coles ou artisanales. Citer des exemples serait long, fastidieux et sans doute injuste...

II est donc temps de rejeter une fois pour toutes ce type d’argumentation d’histoire pseudo-econo-mique. Les moulins des meuniers - pertinents -sont bien connus: il s’agit soit des grandes meules “en sablier”, actionnees a force humaine ou ani-male, attestees par Piconographie comme par les de-couvertes archeologiques, soit des moulins hydrauli-ques (cf. notę 113 ci-dessous).

C’est ailleurs qu’il faut chercher des “ evidences ” archeologiques de la cerćaliculture - au demeurant sans doute courante dans toutes les campagnes de la Gaule romaine, en plus ou moins grandę force -: de-couvertes carpologiques (qui permet d^dentifier les especes), ou palynologiques (plus problematiques), outillage agricole specialise...

Plus interessantes au plan de Phistoire eco-nomique sont les recherches menees sur Porigine des meules (pćtrographie), qui permettent de constater la vaste diffusion de certaines productions antiques: signalons k ce sujet Penquete en cours de J.-L. Reille, portant essentiellement sur les meules en basalte du Languedoc.

113.    Les moulins k eau. - II n’y a pas si longtemps, la diffusion du moulin hydraulique - pourtant bien atteste dans PAntiquite — etait considere comme un phenomene essentiellement medieval. Le role qu’a pu jouer cette technique en Gaule romaine et en generał dans le monde romain etait tres largement mi-nore, reduit a Panecdotique, a Pexceptionnel, malgre les textes assez nombreux qui le mentionnent.

II a fallu des decouvertes recentes, en Allemagne (CZYSZ 1994), en Suisse (Avenches: castella 1994), en Narbonnaise (BRUN, BORREANI k paraitre), ou encore tout recemment en Berry (champagne et ai. 1997) -sans doute le plus ancien actuellement connu —, et le reexamen des meuneries de Barbegal (LEVEAU 1995; I996b), pour que Pon s^łaperęoive que Pusage du moulin a eau, pour la mouture des cereales essentiellement sans doute, etait somme toute assez courante en Gaule romaine. U n’est pas inimaginable de penser que chaque villa - ou au moins les plus importantes - disposait d’une de ces installations: gageons que les annees a venir — par un phenomene de “ modę ” bien connu (cf. naguere la “ decouverte ” de la construction en materiaux legers) - vont voir se multiplier ce genre de decouverte, maintenant que Pon sait a peu pres les identifier.

114.    Pastoralisme (cf. Chronique III, 1987, notę 27; VI, 1993, notę 77; VII, 1996, notę 98). - Les berge-ries de la Crau, magnifiques structures de stabulation