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du rapprochement avec 1’autre. Plus encore, nous souhaitons comprendre, dans un axe nord-sud—sud-nord, si cette aventure peut avoir des repercussions importantes dans la vie ąuotidienne des participants et finalement verifier si la variable contextuelle du lieu d’origine a une influence sur les types d’effets ressentis.
La mobilite en tant que telle
II existe plusieurs faęons de concevoir la mobilite etudiante intemationale. Elle peut etre abordee, entre autres, comme un dćsir de partir a l’aventure, de decouvrir 1’inconnu ou encore d’effectuer une quete intime et personnelle. Mais avant tout, qu’est-ce que la mobilite etudiante ou plutót qu’entendons-nous specifiquement par cette formule? De cette experience, nous retenons un deplacement certes, mais aussi un souci de rencontre avec 1’autre. «Par son etymologie, « aventure » renvoie a « evenement » (du latin adventura), c’est-a-dire ce qui rompt la calme succession des jours et provoque 1’ćtonnement, la surprise, le memorable.» (Le Breton, 1996 : 16) En ce sens, la mobilite etudiante emerge souvent d’un appetit de rencontre avec 1’altćritć ou d’un souhait de briser le rythme quotidien.
Selon Le Breton, elle pourrait egalement correspondre a une fuite. «L’Ailleurs est un gisement de 1’imaginaire et ajoute au sentiment d’identite trop teme du reveur un supplement d’ame, un fremissement interieur qui lui murmure dćja que la lćgende est accessible et qu’il suffit de franchir le pas. L’Aiileurs est d’abord une nostalgie, une critique du moment prćsent insuffisant a assurer la plenitude du gout de vivre.» (42) Le projet d’etudes a Tetranger, au meme titre que l’aventure, pourrait ainsi s’inscrire dans 1’imaginaire du participant comme un dćsir profond de changement.
La mobilite etudiante, tel que nous la concevons au point de depart, s’eloigne d’un certain tourisme. « La tendance generale du touriste est de regarder un paysage vide d’hommes, ou tout au moins il le voit comme un spectacle, « un tableau sans rapport