lear effort. Cependant le strict devoir du maitre est d’aider au devclop-pement znental de ses eleves et, par consequent, tous les cxercices pra-tiques doivent avoir pour objectif d’apprendre a 1‘enfant a penser par lui-meme. L’exercice qui eonsiste uniquement a reproduire servilement une carte ou un modele ne servira guere a stimuler la pensee ; par contrę, tout exercice presente sous une formę trop abstraite peut avoir pour effet de decourager les eleves dont le developpement mcntal n’a pas encore atteint le stade ou les abstractions sont aisemcnt com-prises.
La geographie
et le dereloppement men tal de Penfant
II n’est pas inutile, dans un ouvrage comme celui-ci, de dire quelques mots des sujets de geographie qui conviennent aux differents groupes d’age. On trouvera, au chapitre 7, certaines suggestions a ce sujet, mais il faut convenir qu,en pareille matiere il est presque impossible de donner des precisions, et cela pour deux raisons : en premier lieu, parce que les recherches qui ont ete faites sur cet aspects de la geographie et de la pedagogie sont limitees et qu’elles ont sou-vent pour objet de decouvrir quelles sont les preferences des eleves en matióre de geographie. En second lieu, parce que la connaissance de la geographie est, dans une certaine mesure, influencee par le milieu et la culturc : c’est ainsi qu’un sujet tel que « les problemes d’irrigation » sera sans doute plus facilement compris par un eleve indien de 11 ans que par un jeune Anglais du meme age, dont Texperience en matiere d’irrigation est probablement nulle. L’ordre meme dans !equel on etudie le contenu de la geographie est determine par la situation du pays de l'eleve. C’est pourquoi toute mention de l'age auquel les differents sujets sont etudies doit etre consideree comme n’ayant qu’un caractere indicatif et elle n’est pas necessairement valable pour toutes les regions.
Dans l’enseignement primaire (de 5 a 11 ans), la geographie doit etre avant tout descriptive. Les enfants peuvent et aiment alors observer une multitude de pheno-menes qu’ils commencent k enregistrer vi-suellement, d’une maniere tres simple (par exemple le temps qu’il fait). A l’age de 8 ou 9 ans, ils deviennent souvent des collec-tionneurs enthousiastes et c’est une tendance dont le professeur de geographie pourra evidemment tirer parti en constituant, avec 1’aide de ses eleves, des collections metho-diques de roches, de vegetaux, ou d’echan-tillons de matieres premieres. De meme, le maitre fera certainement appel a 1’interet que suscite, chez les enfants, tout ce qu’ils voient autour d’eux. Des histoires qu’ils ecouteront avec plaisir ne manqueront pas d’eveiller leur curiosite a 1’egard de pays etrangers. Cependant, si les enfants, a Fecole primaire, reussissent souvent a acquerir toutes sortes de connaissances et a les enregistrer dans leur memoire, bien peu sont capables de raisonner sur des faits et, par consequent, toute tentative en vue d’intro-duire, a ce stade, un contenu trop intel-lectuel dans Tenseignement de la geographie risque de ne pas atteindre son but.
Ce n’est que dans 1’enseignement du second degre (a partir de 12 ans) que l’on peut observer un debut de pensee scientifique.
46