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d’attaques et ne recevront jamais la protection demandee405. Au finał, Musa Qala est envahi et le drapeau des forces du mollah Omar est hisse au centre du district. Les accords de Musa Qala deviennent des lors l’equivalent afghan de la conference de Munich, analogie historique utilisee afin de discrediter de futurs accords de paix. Les programmes d’amnistie, lancćs en 2004, n’ont eu que tres peu d’effets. En plus, le gouvemement Karzai et ses allies se peręoivent victorieux. Ils ne voient pas d’interet a partager leur pouvoir avec leurs opposants armćs406. La possibilite d’une nouvelle guerre civile apres 2014 demeure reelle.
Malgrć une forte reticence, le President Karzai ćnonce, en 2007, la possibilitć de negocier un accord de partage des pouvoirs afin de mettre fin a la guerre407. La position canadienne relćguant au gouvemement afghan la tache de negocier une paix nationale
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constitue cependant une impasse . Tout d’abord, la Commission politique de la shura de Quetta refuse le dialogue avec le gouvemement Karzai qu'il juge faible et corrompu. Elle exige aussi la fin des attaques de drones, insiste pour renegocier la constitution et y inclure la Sharia tout en considerant que seul le mollah Omar a 1’autorite pour dćclarer un cessez-le-feu gćneral409. Ce cessez-le-feu devra selon eux s’appuyer sur un narratif islamique afin d’eviter fapparence d’une capitulation410. En contrepartie, la shura de Quetta se dit prete a accepter de briser ses liens avec Al-Qaeda et d’accepter une certaine presence militaire americaine ainsi que feducation des filles et des garęons, mais seulement si une sćgregation stricte est maintenue4łl. Refiisant toute lćgitimite au rćgime etabli a la suitę des accords de Bonn en decembre 2001, la shura de Quetta croit que les nćgociations prćliminaires doivent etre bilatćrales, avec les Amćricains, au Qatar412. Cette position est marginalisee par l’ISI et certains representants d’Al-Qaeda pour des raisons evidentes413. Contrairement a la
405 Son fils sera inćme tuć. Antonio Giustozzi, Talatbek Masadykov et James Michael Page, « Negotiating with the Taliban: Toward a Solution for the Afghan Conflict », Crisis Stores Research Centre, Working Paper numćro 66,2010, p. 12-13.
406 International Crisis Group, Talking about Talks, op cit. p. 23-33. Les divers groupcs victorieux du Front islamique uni pour Ic salut de TAfghanistan sont allies au President Karzai.
407 Jason Yung, op cit. p. 4.
408 Andrćane Gigućre, « Nćgocier avec les talibans : au coeur d’une polćmiąue sur « fart de la guenre » », Misę au Point, Paix et Sćcuritć intemationale, Universitć Laval, 2009, 5 p.
409 La shura de Quetta reprćsente un des acteurs principaux combattant le rćgime de Kaboul et les forces de 1’OTAN.
410 Michael Semple, et al. « Taliban Pcrspectives on Reconciliation », Briefing Paper, Royal United Services Institutc, Londres, 2012, 15 p.
4,1 Ibid.
412 Le Devoir, Agence France Prcsse, Afghanistan - Karzai se rallie au principe de nćgociations bilatćrales (5 janvier 2012), en ligne, http;/Ayww,ledevoir.conVintemational/actualites-intcrnationalcs/339539/afKhanistan-karzai-se-ra)lie-au-principe-de-negociations-bilaterales. page consuhće le 24 septembre 2012.
411 Antonio Giustozzi, Talatbek Masadykov et James Michael Page, op cit. p. 12.