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d'ascension sociale, de promotion de 1'education et des services de sante. Rabelais et Montaigne sont k ce titre des moddles pour ma pensóe sociale ainsi que Foucault et tant d'autres.
Quand je m'applique k ecrire des monologues, je prends le soin de toumer mon esthetique poetique du cótć du lyrisme. Jłexprime celle-ci par mon aspiration d'absolu, d’intensite, d'exaltation et de fascination devant le pouvoir des mots. Je suis donc Baudelaire sur ce point: le lyrisme est pour moi une aspiration humaine vers une beaute superieure66. D'autre part, d'aprós les dires de Maulpoix, je m'efforce aussi de rejoindre ietre a trawers le langage67.
LTiumorisme68 est le courant qui situe le passage du comique a rhumoristique et, comme le dit Pirandello, on passe de la constatation du contraire (humour) au sentiment du contraire (humorisme). Autrement dit, c'est la distance critique qui fait la difference entre humour et humorisme. Ce courant illustre ma volontć de faire pas ser mes messages dans un emballage stylistique humoristique, parce que la distanciation par le rire est toujours plus efficace pour interroger ou dćbattre de choses graves, comme, par exemple, le statut et la fonction des fous dans notre socićtć, ou 1'intćret d'user du mensonge dans certaines circonstances...
Ma subversivitć, je veux l'exprimer a travers les problemes que je pose a la societć a travers mes textes. C'est souvent des questions de morale avec des ambiguites ćthiques dont il s'agit. Je pense qu'il est important de ne pas donner toutes les reponses, comme 1'affirme Meyer^59, mais d’accentuer davantage sur la problematique d'un ćtat de fait. Ainsi, je considere le spectateur ou le lecteur comme proche de sa condition humaine de roseaupensant70 et non comme un simple sujet passif de sa consommation culturelle.
* Baudelaire, citć par MAULPODC, Jean-Michel, Du lyrisme, Paris, Librairie Josó Corti, 2000 p. 15.
67 MAULPODC, Jean-Michel, Du lyrisme, Paris, Librairie Josć Corti, 2000, p. 16.
68 Op. cit. p. 115-165.
69 Op. cit. p. 350.
70 D'aprós le termę de PASCAL, Blaise, Pensćes, Paris, Gallimard, 1977.