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ils ont introduit constamment le motif hćroique, 1'enjeu essentiel de l'ćdu-cation a n'importe quel but, national ou intemationaliste.

Mais, il n'y avait pas uniąuement les ennemis de l'extćrieur, car les plus dangereux etaient ceux de l'intćrieur (les Hongrois et les Grecs). Dans un manuel d'histoire paru en 1922/23, qui a eu plusieurs ćditions, le chapitre spćcial concernant les Hongrois (les Magyars), accentuait le probleme tou-jours en question de rarrivee des ceux-ci en Transylvanie ou, les Roumains bienveillants les ont accueilli ³⁵. Donc, ils n'ont pas trouvć les terres desertes, comme toute une sćrie d’histoires savantes hongroises le soutenaient. La these prendra un essor considćrable au temps de Nicolae Ceausescu et elle aboutira chaque fois & la meme conclusion: les Roumains ont ćtć partout les premiers. Cette vision n'existe pas dans les manuels de la periode stali-nienne, car & cette ćpoque les principes fondateurs de 1'education ćtaient 1'intemationalisme, le patriotisme socialiste et la lutte pour la paix, comme postulait une Móthode pour enseigner 1'histoire parue en 1962 ³⁶. Donc, il ne pouvait pas y avoir des conflicts entre les voisins, d'autant plus quand ils sont communistes. Dans ce cadre, il est utile de rappeler 1'accuse de chau-vinisme que les historiens et les professionnels de 1'enseignement communistes ont adressć aux spćcialistes de l'entre-deux-guerres de ces disciplines.

Enfin, le Grec (celui de Phanar) qui occupait une place importante dans les livres scolaires du 19^esiecle — Ligia Livada-Cadeschi l'a montre dans son essai — ne pourra jamais atteindre son ancien profil. On retient seulement les nuances sociales des annees cinquante. Les auteurs des manuels trouvaient parmi ceux qui ont regnć dans les Principautćs Roumaines entre 1714 — 16/ 1821, des princes d’origine roumaine. Ils continuent: « Le temps quand les Grecs ćtaient au pouvoir, fut considćrć la plus noire page de l'histoire des Pays Roumains. Beaucoup de gens ont cru que la vie difficile, sans libertć du peuple roumain a commencć h. l'ćpoque des Grecs. Nous avons vu que les abus sont plus anciens. .. Souvent les princes roumains ont pilić le peuple beaucoup plus qu'un ćtranger * ³⁷.

e. « LE PAXTHfiOV SCOLAIIti:»

Le dernier problćme sur lequel nous voulons insister en quelques mots est celui du « panthćon scolaire». Evidemment romantique, il comptait dans les manuels de l'entre-deux-guerres les personnages les plus forts de l'ćlite politique roumaine, a partir du chef dace Dćcćbal jusqu’aux rois Ferdinand ou Charles II. Avec le nouveau concept de peuple, d'autres personnalitćs prenaient place au «panthćon », aprćs 1948. Majoritaire, les hćros paysans et communistes (pour ne pas parler des dirigeants sovićtiques). Prenons le cas d’un livre scolaire de 192 2 ³⁸. Les personnalitćs inclues dans ce manuel sont les fondateurs antiques de Romę, Romulus et Remus, les empereurs romains, Trajan et Aurćlien, le roi dace, Dćcćbal, les princes roumains du Moyen Age: Negru, Dragos, Bogdan, Basarab, Mircea le Grand, Neagoe Basarab, Etienne le Grand, Petru Rares, Michel le Brave, Mathieu Basarab,

³⁵    Toma Cocięiu, of>. citp. 1922,23, p. 10

³⁶    Mełodica preddrii istoriei in scoala de 8 ani (La Móthode..supra

³⁷    Istoria si geografia... (L'Histoire et la gćographie..1948, p. 75

³⁸    Toma Cocięiu, op. cit., 1922/23