2) Les autres revenus
Ils ont peu varie en 1952 :
a) Le revenu rćel total des agriculteurs semble etre le meme en 1952 ąu’en 1951. Mais cette situation recouvre de grosses inegalites. L’influence des circonstances atmospheriques a ćte variable suivant les regions et les cultures. Si la rćcolte de bić, meme & un prix inchange, a donnę lieu a des revenus subs-tantiels, certains maraichers, les petits viticulteurs du Midi, les producteurs laitiers de certaines rćgions, ont enregistre cette annće des moins-values importantes.
b) Les revenus reels des commeręants sont difficiles a ćvaluer. Ils ont probablement enregistre une lćgere baisse par rapport au debut de 1’annće ; mais ils ćtaient a cette epoque a un niveau eleve.
' c) Le pouvoir d’achat des familles n’a pas bougć beaucoup pendant 1’annće 1952, qui a etć une annee stable. Mais il subit une evolution lente vers la baisse. De decembre 1950 & decembre 1952, les prestations familiales du regime genćral, avec salaire unique, pour des familles de trois et quatre enfants, sont passees respectivement de 16.380 francs et 21.900 francs a 19.622 francs et 26.234 francs, soit un pourcentage d’augmentation de 19,8 %. Pour la meme pćriode, on l*a vu, les salaires moyens effectifs ont augmente de 42 % et 1’indice des 213 articles de 33 %.
Le pouvoir d’achat familial a donc baisse de 1951 a 1952 et s’est stabilise au niveau atteint au commencement de 1’annee.
G — LE BUDGET DE L’ETAT
1) Le budget de 1952.
a) Les recettes:
Pour les trois premiers trimestres de 1'annee, on peut estimer le total des recettes a 2.014 milliards de francs, soit 329 millions d’augmentation par rapport a 1951.
Pour 1’ensemble de 1’annće, il sera sensiblement egal aux evaluations in-cluses dans la loi de finances de 1952 et dont le montant est de 2.773 milliards. L’augmentation est encore plus importante si 1’on considere que 1’aide ameri-caine, qui avait ete de 104 milliards pour 1951, n’a ćte, pour 1952, que de 89 milliards.
b) Les d&penses et les moyens de tresorerie.
Pour ces memes neuf premiers mois, la situation du Tresor laisse appa-raitre un dćficlt de tresorerie de 500 milliards environ (dont 150 au titre de la periode complćmentaire du budget 1951).
Ce deficit a ete couvert par 1’emprunt 3,5 % (196 milliards), des emprunts k long terme (32 milliards), des bons du Tresor et des traites (236 milliards), des emprunts etrangers (69 milliards).
Le dernier trimestre nćcessitera 200 a 250 milliards de moyens de tresorerie, dont une moitie ne pourra etre obtenue que par du papier a court ou moyen terme.
2) Le budget de 1953..
%
Le projet de budget pour l’exercice 1953 ne presente que peu de diffe-rence avec son predćcesseur. Le montant total des depenses est en augmen-tation d’environ 5 % : 3.684 milliards au lieu de 3.498, du fait du budget civil.
Les depenses militaires sont pratiąuement inchangćes et doivent per-mettre de tenir les engagements pris dans le cadre du pacte atlantique. Seulcs les depenses d^nyestissements semblent etre sacrifićes. Elles ne permettront donc de n’assurer qu’un programme de reconstruction dont les realisations dćpasseront celles de l’excrcice 1952 seulement dans la mesure od la baisse des prix sera effective.
Les prćvisions de recettes budgetaires pour 1953 tiennent compte du projet de reforme fiscale mais ne semblent pas d’ailleurs devoir ćtre sensiblement modifićes par 1’abandon de cette rćforme.