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rouges», et nomment en generał les Europeens comme les autres etrangers, Waiyi, «B arb ar es de rexterieun>113.
Les Europeens cherchent a etablir des relations commerciales avec la Chine : ces tentatives se heurtent a une forte resistance de la Chine, dont Feconomie se base principalement sur un systeme autarciąue et dont les produits Iocaux sont varies en rai son de rimmensite du temtoire et de la diversite de ses regions. La Chine se suffit alors a elłe-meme : les marchandises industrielles europeennes y sont invendables. Ceci fait que les Chinois de Fepoque ne considerent pas que le commerce exterieur soit important ni menie utile pour leur empire. Ainsi, dans les annees 1792-1794, FAngleterre envoie a Pekin Fambassadeur George Lord Macartney pour demander Fautorisadon de commercer dans plusieurs villes chinoises et d’entretenir un resident a la capitale114. La rćponse de Fempereur Qianlong exprime la conception courante des Chinois de cette epoque : « Les produits de la celeste dynasde sont abondants et il n’est rien qu*elle ne possede ; elle ne compte pas sur les marchandises des Barbares de Fexterieur pour que circulent les richesses. Les royaumes de FOccident et ton pays ont en revanche besoin du the, de la porcelaine et de la soie qułelle produit »115. Son successeur, Fempereur Jiaqing, manifestera aussi cette idee dans un edit ulterieur : « La celeste dynasde est riche en quatre mers. A-t-elle besoin d’un peu de marchandises de vos pedts pays ? »116.
«Le Commerce des Tributs » constitue le commerce officiel entre la Chine et Fetranger. Mais aux yeux des Chinois, ce commerce, comme les celebres expeditions de Zheng He sous les Ming, est plutót une faęon politique pour r«Empire du milieu » d'acquerir du presdge dans le monde en accordant des faveurs aux « Barbares » qui ne peuvent pas se passer du the, de la rhubarbe, de la soie et de la porcelaine de la « celeste dynasde ». Les « Ambassadeurs de Tribut» reęoivent donc souvent dans ce commerce beaucoup plus de
113 ZHANG Weihua, Ming Qing [...], 1987, p. 12-13, p. 57 ; Comite du Cihai, Cihai, 1980, p. 236, p. 3.
114 Alain PEYREFTTTE. L *Empire immobile ou le choc des mondes: recit histońąue, Paris, Fayard, 1989, p. 250-25 i ; Un choc de cultures: la \>ision des Chinois, Paris, Fyard, 1991, p. 274-277.
115 L'edit de Qianlong a Fadresse du roi de FAngleterre, dans PEYREFTTTE, op. cit.y 1991, p. 278.
116 Qingdai waijia shiliao ('Documents diplomatiąues de la dynastie Qing), Pćkin, Gugong bowuyuan, 1932, periode de « iiaąing » [1796-1820], 4, p. 29.