29.05.2012 la syntaxe du français
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On admet généralement que l’ordre linéaire de la phrase reflète l’ordre de
l’information.
A/ La postposition nominale simple (inversion stylistique absolue)
La postposition nominale simple (inversion stylistique absolue) n’a pas par elle
– même de valeur interrogeant. Son emploi semble lié à une question
d’équilibre thématique – rhématiques et stylistique de la phrase : le sujet
.
postpose à un caractère rhématiques
Au fond de l’amphithéâtre, quelques étudiants | saucissonnaient
(th.)
(rh.)
Au fond de l’amphithéâtre, | saucissonnaient | quelques étudiants.
(th.)
(él. de trans.)
(rh.)
A la fonction de sujet convient le statut fondamentalement thématique du
segment quelques étudiants (on décrit des étudiants, dont on dit
qu’ils saucissonnaient) ; à
sa postposition convient sa valeur focale.
Sur la route roulait un poids lourd chargé de bananes sénégalaises.
vs.
Un poids lourds chargé de bananes sénégalaises roulait sur la route.
Alors retentit un coup de tonnerre.
vs.
Un coup de tonnerre retentit alors.
Entre la comtesse. (Qui est- ce qui entre?)
vs.
La comtesse entre.
Ne sont pas venus : Pierre et Laurent. (Qui n’est pas venu ?)
vs.
Pierre et Laurent ne sont pas venus.
En bas de mon immeuble se trouve une petite épicerie.
vs.
Une petite épicerie se trouve en bas de mon immeuble.
L’inversion stylistique absolue s’explique par la volonté de garder dans la
phrase l’ordre naturel T/R qui reflète bien la thématisassions du verbe et
la thématisassions du sujet.
Par rapport au sujet thématisé, le verbe est toujours en quelque sorte
derivable
du
contexte
anterieur.
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B/ Les constructions à dislocation emphatique (segmentation)
L’emphase, qui s’accompagne d’une dislocation et d’une pronominalisation,
permet de mettre en position de thème (topicalisation, thématisassions) tel
ou tel constituant de la phrase.
La dislocation exploite l’ordre des mots pour détacher en tête ou en fin de
phrase,
, le ou les segments
indépendamment de leur fonction grammaticale
à fonction thématique, le reste de la phrase formant le propos.
Le constituant détaché se trouve séparé du reste de la phrase par une
pause.
Il est repris ou annonce par un pronom personnel ou démonstratif qui
reprend ses déterminations morphologiques et lui confère une fonction
dans le cadre de la phrase proprement dite.
Pierre, il aime Léon.
Paul, Léon l’aime.
À Paul, je le lui ai dit.
Jean, je pense à lui.
L’argent, je m’en moque.
À Paris, j’y suis resté trois jours.
La lecture, j’y trouve mon plaisir.
La peur, chacun la voit à sa porte.
Maastricht, on en parle depuis des mois.
La langue familière utilise une dislocation vers l’arrière, l’élément détaché est
disloqué à droite :
Je l’ai vu, Léon.
Je le lui ai dit, à Paul.
Quand le constituant est déplacé en fin de phrase, le thème
Ces montagnes, je les trouve sublimes.
Je les trouve sublimes, ces montagnes.
Les constructions a dislocation se caractérisent par une « redondance » entre
un élément lexical ou pronominal et un pronom clitique.
C/ La transformation passive
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D/ La mise en relief
Les termes qui ont subi la mise en relief (focalisation, rhématisation) au
moyen des deux tournures extractives :
c’est … qui
c’est … que
et
celui qui … c’est
ce que … c’est
constituent
. La focalisation a pour effet de placer ces
le propos de l’énoncé
termes en tête ou en fin d’une phrase (respectivement dite
ou
clivée
pseudo –
).
clivée
La construction pseudo – clivée combine l’extraction et le détachement d’un
constituant.
Le directeur a choisi le lieu de la réunion.
C’est le directeur qui a choisi le lieu de la réunion.
Celui qui a choisi le lieu de la réunion, c’est le directeur.
Le directeur a choisi le lieu de la réunion.
C’est le lieu de la réunion que le directeur a choisi.
Ce que le directeur a choisi, c’est le lieu de la réunion.
Le marquage prosodique
L’accent d’insistance est place par le locuteur sur le terme qu’il veut mettre en
valeur, par contraste avec le reste de la phrase.
Louis Jouvet a créé les pièces de Giraudoux.
Louis Jouvet a créé les pièces de Giraudoux.
Louis Jouvet a créé les pièces de Giraudoux.
Louis Jouvet a créé les pièces de Giraudoux.
Cette accentuation peut porter sur toute unité fonctionnelle de la phrase et
l’oppose à d’autres possibles, évoquant des référents différents.
Louis Jouvet a créé les pièces de Giraudoux, et non pas Charles Dullin.
Un segment accentue ou qui porte l’accent d’insistance à la vocation de
devenir rhématiques, parce qu’il forme un type de contexte contrastif.
Le contraste indique toujours quel constituant est le plus rhématiques.
pseudo – clivée
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En graphie manuelle (comme dans une lettre), ce marquage se fait par
majuscules ou soulignement.
UN COURS
I.
Disloquez les éléments mis en gras :
1. Ces montagnes sont magnifiques.
Ces montagnes, elles sont magnifiques.
Elles sont magnifiques, ces montagnes.
2. Elles sont intelligentes.
Intelligentes, elles le sont.
Elles le sont, intelligentes.
* Si on a l’adjectif d’attribut, on met toujours « le » neutre.
3. Je ne veux plus te voir.
Toi, je ne veux plus te voir.
Je ne veux plus te voir, toi.
4. Le traître en rougit.
Le traître, il en rougit.
Il en rougit, le traître.
5. On trouve dans les Vosges des fermes – auberges.
Dans les Vosges, on y trouve des fermes – auberges.
On y trouve des fermes – auberges, dans les Vosges.
6. Ces Romains sont fous.
Ces Romains, ils sont fous.
Ils sont fous, ces Romains.
7. Je trouve passionnant ce livre.
Ce livre, je le trouve passionnant.
Je le trouve passionnant, ce livre.
8. Elle achète souvent des oignons.
Elle en achète souvent, des oignons.
Des oignons, elle en achète souvent.
9. Tu vas écouter ta conscience dans les petits matins qui se préparent.
Tu vas l’écouter, ta conscience, dans les petits matins qui se préparent.
Ta conscience, tu vas l’écouter dans les petits matins qui se préparent.
10. L’écolier rêve des vacances.
Les vacances, l’écolier en rêve.
L’écolier en rêve, des vacances.
11. Je ne l’ai jamais rencontré.
Lui, je ne l’ai jamais rencontré.
Je ne l’ai jamais rencontré, lui.
12. Qu’allait – on faire de cet homme.
Cet homme, qu’allait – on en faire.
Qu’allait – on en faire, de cet homme.
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* faire avec – instrumentalizacja
* faire de – zrobid coś Z kimś/czymś
13. J’avais peu à peu perdu la mauvaise habitude de promettre la santé à mes malades.
Mes malades, j’avais peu à peu perdu la mauvaise habitude de leur promettre la santé.
J’avais peu à peu perdu la mauvaise habitude de leur promettre la santé, à mes
malades.
14. Je veux tout, tout de suit.
Moi, je veux tout, tout de suit.
Je veux tout, tout de suit, moi.
II.
Faites des phrases clivées (ou pseudo – clivées) en pratiquant l’extraction des éléments
mis en gras.
1. Claire aime le chocolat.
C’est Claire qui aime le chocolat.
Celle qui aime le chocolat c’est Claire.
2. Claire aime le chocolat?
Est – ce Claire qui aime le chocolat?
3. Ce discours d’adresse à vous.
C’est à vous que s’adresse ce discours?
4. J’ai commande le livre de Balzac.
C’est le livre de Balzac que j’ai commande.
Ce que j’ai commande c’est le livre de Balzac.