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hivemales, nous avons analysć la capacitć d’ajustement de la mćsange k tete noire (Poecile atricapilluś). Cette these regroupe cinq chapitres mettant en ćvidence les patrons d’ajustements metaboliąues intra-saisonniers (chapitre /), les causes exogćnes de ces ajustements mćtaboliques (chapitre 2), les mecanismes endogenes qui permettent aux animaux de rćaliser ces ajustements (chapitre 3 et 4) ainsi que les consćquences des ajustements phenotypiques hivemaux sur la valeur selective des individus (chapitre 5).
1.5.1 Les patrons d’ajustements mćtaboliques intra-saisonniers
Les changements climatiques sont caractćrisćs par une augmentation des evćnements mćtćorologiques extremes (e.g. innondation, secheresse) (Easterling et al.t 2000). Ces variations environnementales a court-terme peuvent affecter la dćmographie, la phćnologie (Forcada et al.t 2008) et la variabilite genetique des esp^ces (Canale & Henry, 2010) en perturbant, par exemple, les dat es de reproduction (Laaksonen et al.t 2006; Van Der Jeugd et al.f 2009) ou en favorisant les gćnotypes associćs aux phenotypes les plus flexibles (Canale & Henry, 2010). D’apr£s les modćles climatiques, les evenements extremes sont prćvus pour etre plus frćquents, notamment dans les rćgions a hautes latitudes (IPCC, 2007), surtout durant la saison hivemale (DesJarlais et al.y 2010). Or, une augmentation de la stochasticite des conditions hivemales devrait faire de l’hiver, une saison deja energótiquement contraignante en rćgion tempćrće froide, une etape du cycle annuel encore plus difficile k aflronter. Nćanmoins, gr§ce k leur capacitć k ajuster rapidement et de faęon rćversible leur physiologie (i.e. flexibilitć phćnotypique, Piersma & Drent, 2003), les animaux pourraient etre en mesure de faire face, jusqu*& une certaine limite, k ces variations meteorologiques imprćvisibles (Canale & Henry, 2010). Afin de comprendre l’effet des fluctuations hivemales sur la physiologie des individus et la dynamique des populations (Vedder et al.9 2013), il apparait donc primordial d’ćtudier la capacitć des especes endothermes rćsidant en regions temperees froides de s’ajuster aux variations rapides de leur environnement.
Nos connaissances sur 1’acclimatation hivemale sont encore trćs limitees. En effet, si les ajustements au froid sont etudies depuis des decennies (Scholander et al., 1950c), la plupart des etudes sur 1’acclimatation hivemale n’ont fait qu’analyser les variations inter-saisonnićres (entre etć et hiver) de paramćtres physiologiques tels que le BMR ou le Msum (Cooper, 2002;