La couleur est blanebatre. Lepaisscur varie, en moyenne, entre dt 120 et dz 160 Nous avons mesure quelqucs epaisseurs aliant jusqua 300 fi. Generalement, une seule couclie fut repćree. Cependant, nous en avons identifie deux aux panneaux I, XVI et XX.
La preparation est composee dc carbonate de calcium (craic) et dc colle animale. EHe est impregnee, au bord supćneur, dun liant a base dbuile siccatiye. Au bord inferieur, nous retrouyons egalement une matiere d’impregnation non Kuilcuse, qui sapparente a la colle animale (encollage du support). Celle-ci est difficilement identifiable, probablement a la suitę de son alteration par Ibumidite et Ies sucs du bois.
Dans la tres grandę majoritć des ćcbantillons preleyes, on constate la presence dune finc coucbe translucide jaune-bmn (cf. notamment la coucbe 2 aux PI. XI, 2 et XIX, 3) separant la preparation dc la coucbe picturale. Nous la denommons ,.coucbe dimpermeabilisation” (coucbe d isolation) accentuant donc Ie role deyolu a cette coucbe, qui cloit empecber la diffusion du liant de la coucbe picturale dans la preparation, ainsi „impermeabilisće”. Son epaisseur (moyenne de 8 a 16 (a) est infime. Sa composition a ete dćterminee comme ćtant a base dbuile siccatiye — soit donc de nieme composition que la matiere dimpregnation du niyeau superieur de la preparation. Dans certains cas, cette coucbe est difficilement perceptible : dans dautres, mais rares. elle n’a pas meme pu etre obscryee. II faul tenir compte ici de sa diffusion dans la coucbe picturale ou dans la preparation, ou de son masquage par 1’une de ces deux coucbes. La presence, au poIyptyque, de la coucbe dimpermeabilisation, est donc intentionnelle et generale.
II est difficile de prćciser Tepaisseur de la coucbe picturale, celle-ci yariant suiyant la couleur et Ie degre dc saturation. Nous trouyons Ies minima pour Ies blancs (gris, cbairs) et Ies noirs, de 1’ordre de 16 jjl, Ies epaisseurs maxima (db 180 (i) etant obseryćes aux reliefs rouge fonce. Pour Ies glacis superficiels, on notę des yariantes entre < 8 {z et dt 32 (X.
Nous ayons ete particulierement frappes, aux divers panneaux, par I\,usure” des coucbes picturales originales superieures, surtout pour Ies vcrts, Ies rouges, Ies bnms et Ies noirs. Cette usure amincit ou fait meme parfois disparaitre la coucbe picturale. En ce qui conceme 1’Agneau Mystique, celte degradalion semble presque toujours etre la consequence d’un nettoyage tres ancien, exćcute au XV0 ou au XVF siecle. Nous avons une nette tendance a ajoutcr foi a van Vaernewijclc — et, accessoirement, a van Mander — (p. 35) et formulons meme I bypotbese que Tusure, constatee un peu partout a la surfacc peinte du poIyptyque, est la consequence directc d un nettoyage malbeureux (,,...slecbte sebilders ...met bun calyers banden uutgeyaecbt...”) execule avant 1550, de toute la surface du polyptyąue, et non pas seulement d une predelle. L intcryention, en 1550, de van Scorel et Blondeel słexplique ainsi aisement. Nous y reyiendrons d ailleurs plus loin.
Lors de rexamen des coupes, nous ayons souyent determine la presence de grains de noir d os, Iocalises dans la coucbe d impermeabilisation ou a sa partie inferieure, sur la preparation. Le plus souyent, on ne yoyait que quelques particules eparses ou agglomerees ; parfois, on obseryait une fine coucbe de moins de 8 (z. Parmi d autres bypotbeses, nous enyisagions qu il s agissait de traces du dessin, d autant plus que celles-ci etaient uniquement decelables a des endroits ou un dessin deyait n^cessairement etre present (details de paysages, de personnages) et qu’on ne Ies trouyait jamais ailleurs (ciel, par exemple). Cette supposition fut yerifiee, lors de I' examen d un ecbantillon preleye sur Ie parcotirs de romementation en
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