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etrangere en protegeant sa propre culture organisationnelle169. Cette position de
retranchement limite toutefois sa capacite a influencer le processus de prise de decision. Elle
la confine strictement a 1’espace securitaire de la politiąue canadienne et ses responsabilitćs
exclusives. Cette position de retranchement du MDN a quelques prćcćdents dans 1’histoire de
la PEC. S’il est, en definitive, sous 1’autorite du CPM, le ministćre doit coordonner ses
politiques avec celles du MAECI et son influence dans 1’appareil gouvememental est donc
variable. Par exemple, un conflit ćvident opposait la Defense nationale aux Affaires
etrangeres en faveur du desarmement nucleaire lors de la controverse entourant les missiles
BOMARC. Egalement, la Defense nationale resiste activement a la decision, voulue par le
Premier ministre Trudeau, de retirer le contingent canadien stationne en Allemagne. Ce debat
debute en 1967 dans un contexte ćconomique difflcile. Encore une fois, les Affaires
etrangeres conęoivent 1’OTAN comme un organisme de dćsarmement et de contróle des
armes170. Ce sera une victoire partielle de la Dćfense nationale puisque le contingent sera
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coupe de moitić en 1969. A l’inverse, en 1995 une alliance entre la Defense nationale et le Pentagone rćussit a mettre en place un accord bilateral de dćfense de 1’espace aćrien (aćrospatial depuis) sous le gouvemement ffaichement ćlu de Diefenbaker, le NORAD171.
Malgre la lutte au dćficit, le MAECI conserve, durant les annćes 1990, une solide influence bureaucratique. Le 25 janvier 1996, le ministćre des Affaires etrangćres est confie par le Premier ministre Jean Chretien a Lloyd Axworthy. Celui-ci y arrive avec un ambitieux programme. Le Premier ministre, soucieux notamment d’eviter un nouveau referendum avec la loi C-20, la Loi sur la clartć rćfćrendaire, laisse a Axworthy une certaine latitude requise pour exercer son leadership en politique etrangere . En matiere de politique ćtrangere,
durant cette periode, le Premier ministre est prćsent lorsqu’il dirige des missions
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economiques, baptisees « Equipe Canada » et menees, entre autres, en Chine. Axworthy rćcupere le concept de sćcuritć humaine ćtabli par le Programme des Nations Unieś pour le Developpement (PNUD) deux ans plus tót, et transforme les methodes utilisees et les buts de
,69 David Malonc, « Forcign policy reviews», International Journal, volumc 56, numćro4, 2001, p. 563-564 et David B. Dcwitt, op cit. p. 596.
170 Albert Legault et Michel Fortmann, A Diplomacy of Hope: Canada and Disarmament 1945-1988, Montreal, McGill-Queen’s University Press, p. 433-434
171 Joseph T. Jockel, No boundaries upstairs: Canada, the United States, and the origins of North American air defence, 1945-1958, Vancouver, University of British Columbia Press, 1987, 160 p.
172 Eddie Goldenberg, The Way It Works, Toronto, McClelland & Stewart, 2006, p. 227-255.