janseniste” d’Utrecht, ou il figurerait au meme pied que „tous ces eveques intrus”, frappes l’un apres 1'autre de l’excommunication par les papes.
Comme Bossuet, il a salue avec joie le moment ou les litiges inopportuns des jansenistes prirent fin, et ou il put faire front commun avec leurs controversistes redoutes contrę ceux qui avaient dechire 1’unite de 1’Eglise.
SIMPUFICATION DE LA LUTTE.
II a fait sienne aussi leur methode de controverse qui consistait a mettre en relief ce qui unissait tous les chretiens, plutót que de multiplier a 1’infini les distinctions doctrinales, rendues en outre de plus en plus insurmon-tables. L’extreme plaisir qu’on semblait avoir eu a decouvrir toujours de nouvelles erreurs, avait fait echouer desesperement la controverse reli-gieuse. Beaucoup de gens meme avaient pris le catholicisme en profonde aversion, rien que parce qu’ils ne distinguaient plus „la sainte et majes-tueuse verite” des opinions „souvent fausses et impures” des scholas-tiquesl8e). II fallait quelqu’un qui d’un seul trait deblayat le terrain en reduisant les disputes aux points essentiels. Bossuet a essaye ce coup. Plus d’apologetique inutile. Rien qu’une exposition claire et simple de la foi, prise en elle-meme. II esperait obtenir ainsi deux resultats estimables: les disputes, fondees sur de fausses explications de la doctrine catholique, s’evanouiraient tout a fait; celles qui resteraient paraitraient ne pas etre si capitales et, selon les principes des pretendus reformes, sembleraient n’avoir rien qui blesse les fondements de la foi190).
A la premiere lecture de cet ouvrage Neercassel s’enthousiasma. II en attendait un grand succes, et sa naturę impulsive lui fit prendre imme-diatement des mesures energiques et charger Pierre Codde, „versć dans les langues franęaise et hollandaise”, d’en faire une traduction 191). Apres la lettre de Pontchateau du 9 octobre 1675 il lut le livre de nouveau. La deuxieme lecture ne lui fournit pas moins de plaisir, et lui donna la certi-tude qu’une traduction latine serait utile pour les catholiques comme pour les non-catholiques hollandais. Convaincu que 1’auteur lui-meme etait le plus indique a la faire, il demanda a son correspondant de lui communiquer si Bossuet en avait 1’intention. Les quelques remarques qu’il avait a faire, portent sur la science que les saints ont des prieres que les fideles leur adressent, et sur la question de savoir si la satisfaction suit ou precede l’absolution des peches commis apres le bapteme 192).
Dans le memoire que Bossuet lui fit parvenir en reponse il reęoit une reprimande discrete: 1’Eglise ne s’est pas prononcee sur ces points-la, et
18s) Lettre de Neercassel a Bossuet du 5 fevr. 1676, Correspondance, t. I, p. 388.
i*0) L’Exposition, art. I.
191) Lettre i Pontchateau du 30 oct. 1675, Correspondance, t. I, p. 496.
192) Lettre a Pontchateau du 28 nov. 1675, Ib., t. I, P- 496 sq.
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