liales, parce que ceux-ci constituent la majoritó des electeurs. U accepterait volontiers de « faire payer les riches > pour financer les allocations, mais conune il ne saurait augmenter encore le taux des impóts qui les frappcnt sans en dimi-nuer le rendement, il ne peut pas non plus trou-ver de 1’argent de ce cóte;
3* Le versement par 1’Etat d’allocations fami* liales importantcs — et des allocations importau-tes sont rigoureusement indispensables pour enrayer la dćnatalite — transformerait tous les peres et toutes les meres en des assistćs, chose inadmissible. Des allocations d’Etat ne pouvont etre supprimćes en cas de chomage, les cliefs de familie peu travailleurs seraient tentes de deve-nir des chómeurs profcssionnels et de vivre de leurs allocations; ils condamneraient ainsi leur familie a la pauvrete, rendraient inutiles les sa-crifices consentis par la nation pour leur venir en aide et donneraient i leurs enfants l’exemple degradant de la paresse. Ceux-ci, de leur cote, s’ils ćtaient entretenus aux frais de 1’Etat, per-draient tout sentiment de respect et de recon-naissance a 1’egard de leurs parents, au grand dśtriment de leur moralite;
Y Le jour ou 1’Etat subviendrait, pour une forte part, k 1’entretien des enfants, il serait tentó de les considerer corame lui appartenant, chose qui serait defavorable a la r.atalite : les Franęais seraient tentes, plus encore qu’aujour-d’huif de ne pas avoir d’enfants s’ils craignaient de ne plus pouvoir diriger eux-memes leur edu-cation.
5* Des allocations vcrs£es par 1’Etat seraient, presque forcćment, uniformes. Elles ne permet-traient pas de rćaliscr une juste perequation, qui doit tenir compte du cout diffśrent de la vie dans les diverses rśgions pour ćuter tout gaspillage, et qui doit, k un stade ultćrieur, proportionner les allocations, dans une certaine mesure, k l’im-portance des salaires.
Les allocations professionnelles ćchappent k tous ces inconvćnicnts :
Y EUcs permettent de trouvcr de 1’argent. En mai 1938, elles procuraient deji 3.600 millions par an aux peres et mćres de familie, y compris les indemnites familiales des fonctionnaires, et leur total n’a cessś de s’ślever depuis;
2* Elles permettent de repartir les charges familiales sans provoquer une rćsistance insur* montable, car elles n’obligent pas les salarićs k rendre, comme pour le paiement d’un impót, une partie de ce qu*ils ont reęu; elles constituent seu-lement une rópartition diffórente du salaire sui-vant les charges de familie;
3" Etant liees a l’exercice de la profession, elles ne poussent pas le travailleur a la paresse; s'il perd sou emploi, il ne touche plus, pour ses enfants, que les majorations d’allocations de chómage, bien inferieurcs aux allocations familiales;
4* Elles tiennent compte de la diffćrence du cout de la vie suivant les regions; elles jx)ur-ront, en outre, a l’avenir, tenir compte non plus seulement de la quantitć, mais de la qualitó du travail, c'est-k-dire s’ólever avec les salaires ou les appointements afin de donner au contremai-tre charge de familie le mćme niveau d’exi3tence qu’a son camarade sans enfants, k l’ingónieur chef de familie le meme standard de vie qu’4 son collegue celibataire, chose qui sera indispen-sable pour enrayer la denatalitć;
5* La gestion des allocations par les Caisses de compensation professionnelles est beaucoup moins onóreuse que la gestion par TEtat; elle est d^gagće de toute demagogie et s’adapte avec beaucoup plus de souplesse aux besoins de la familie.
Les allocations professionnelles ont fait leurs preuves: c’est une institution qui fonctionne trós bien; mais elles sont actuellement beaucoup trop faibles, dans la plupart des cas, si on les compare aux salaires de base. Ces demiers, en effet, ne sont pas des salaires proprement indi-viduels : ils contiennent un ćlćment familial important; tout le monde le reconnait, et les syndicats ouvriers les premiera, puisqu’ils fon-
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