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le roi rappelle a son fils qu’un gouvenunt se doit d’etre eloąuent⁷⁹. Mais ies auteurs des trait< didactiques du regne de Charles VI passent rapidement sur Teducation scolaire du psince Leurs programmes de iecture ne font aucune place aux oeuvres de Ciceron, ni a celles dc humanistes italiens du XIV⁰ siecle. U semble bien que renseignement des arts liberaux so laisse a ia discretion du precepteur¹.

Jusqu’a present, la figurę de Charles VI n’a ete evoquee qu’en filigrane. Cette discretic n’est pas uniquement due a la maladie qui, privant periodiquement le souverain de sa raison. I^{2 3} empeche du meme coup d’exercer adequatement son metier de roi. Lorsqu’en aout 139 survient sa premiere crise de demence, le roi est age de 23 ans. II gouveme personnellement i royaume depuis presque quatre ans, un temps suffisant pour permettre a ses sujets d’emetti des opinions et des jugements sur Ies capacites de leur souverain. Le jeune roi ne manque p< de qualites. Mais il ne se conforme pas a 1’image que se font Ies clercs du prace ideał, telle qu Charles V Ta incamee avant lui. Malgre Ies soins de son pere et de ses maitres, qui ont veille ce qu’il soit "fonde en clergie", il n’est guere attire par 1’etude. Aux serieux et austeres traitc politiques, philosophiques et historiques que lui recommande Philippe de Mezieres, il prefei Ies romans de cheyalerie*². II ne semble pas avoir ete particulierement eloquent: c’est du moir ce que donnę lieu de croire le silence połi observe par Michel Pintoin aussi bien que pi Christine de Pisań a ce sujet. De toute faęon, Charles VI est rarement amene a s’exprimc longuement en public, meme lorsque son etat de sante lui permet de le faire. Cette tach incombe plutót a son chancelier: "Part of the job of a chancellor was to act as his employer spokesman. In the case of the monarchy, it was customary for the chancellor to do most of th talking for the king in public or in large sessions of the counciP⁸³. Porte-parole officiel de I

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¹³ R. C. Famiglietti. Royal Intrigue. Crisis at the Court of Charles 17. 1392-1420. New York. AMS Pres 1986, p. 80. C’est par exemple le chancelier Araaud de Corbie qui. en 1391. est charge de repondre au demandes presentćes par un groupe de deputćs envoyćs aupres du roi par les habitams d'Orleans (I. 706). Ce encore lui qui. au printemps de Tannee suwanie, prend la parole au nom du roi et en sa presence. pour annono Ies tcrmes d'un accord par lequel Charles VI emond retablir la paix entre le duc de Bretagne et le connetable c France (1. 730). Quelques mois plus tard, le chancelier prononce un long discours. par lequel il fait pan a Conseii de la nomination d'un nouveau connćtable (IL 30). En 1408. lors d'une assemblće solennelle, le r

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⁹ J. ICrynetu L empire du roi. p. 238. Ce iraitć, connu par le manuscrit fr. 442 de la Bib!iotheque nationale c France, est encore inedit.

⁸⁰ Christine de Pisań ne fait que plus ou moins reprendre Ies recommandations du De regimine principum. sai toutefois mentionner explicitement la rbetoriqiie; elle precise que 1'apprentissage des lettres "fust par coustun generale des tous Ies en&ns des princes presens et avcnir" (Le Livre du corps de policie. ćd. citće. p. 8).

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J. Krynen. Ideal du prince et pouvoir royal, pp. 99 et 104.

⁸² F. Autrand. Charles VI. pp. 28-29.