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en Acadie rćv£lent la resistance de la socićte locale face au processus de globalisation et de mondialisation dans leur faęon d’exprimer leur identite et dćmontTent que le patrimoine culturel et historique constitue un reservoir important de symboles.
Les memoires iocales ont aussi etć abordees sous 1’angle des representations urbaines. Dans cette perspective, notons d’abord l’ćtude de Femande Roy sur rćvolution des representations de 1’histoire de Montrćal qui met en lumićre la construction d’une mythologie sans cesse reformutće en fonction des valeurs que Ton veut exprimer‘. Les travaux de Pierre-Yves Saunier sur les representations de la ville de Lyon au XIXe sićcle dćmontrent que les discours sur les quartiers urbains de Lyon sont solidifies en veritables representations sociales, collectives, interiorisees par les individus grace a leur diffusion dans les textes les plus varies, mais aussi grace a leurs effets sur les pratiques d’amenagement et de sauvegarde du patrimoine". Le fruit des travaux de Luc Noppen et Lucie K. Morisset sur les representations de la ville de Quebec illustre les rapports emre la ville, 1’imaginaire et 1’identite23. Ces questionnements rejoignent en cela lecourant de recherche plus large sur les rapports entre paysage construit et culture pour demontrer que la construction de ce paysage se resume i convertirdes idćaux mythiques en monuments. concretisant, constituant et perpćtuant un paradigme identitaire.
D’autres etudes ont aussi questionnć la construction d’identites Iocales ou regionales en tenant compte d’un facteur majeur de definition: le tourisme. Comme le rappelle Marc Laplante. le tourisme peut etre une epreuve d’identite positive, par un exercice de definition de soi, mais peut aussi etre restrictive pour la communaute impliąuee24. Andrće Gendreau a etudie les manifestations artistiques de certaines regions ou localites comme Saint-Jean-Port-Joli ou Baie-Saint-Paul, qui seraient h 1’origine de la fondation de «mćmoires esthetiąues)^. C'est sur la base d’un lieu symbolique de convergences, un lieu anthropologique delimite et circonscrit, qu’emerge une telle mćmoire. Repondant a la quete d’authenticite des citadins et des touristes par des paysages
:l Femande Roy, «Une misę en sefene de I 'histoire. La fondation de Montreal a travers les siecles», RUA-F., vol. 46. no 1 (ćtó 1992), pp. 7-36.
- Pierre-Yves Saunier, «Repr6sentations soriales de 1'espace et histoire urbaine: les ąuaniers d’une grandę ville franęaise, Lyon au XIXe siecle», Histoire sociale, vol. 29, no 57 (mai 1996), pp. 23-53; Pierre-Yves Saunier. «Le syndrome d’Aladin ou le ginie des lieux comme objet pour les Sciences sociales», dans Dominiąue Poulot, dir., op. cii., pp. 185-198.
a Lucie K. Morisset, Luc Noppen et Denis Saint-Jacques, «Entre la ville imaginaire et la ville identitaire. De la represemation a l’espace»,dans Lucie K. Morisset Luc Noppen, et Denis Saint-Jacąues, dir., Ville imaginaire. ville identitaire. Śchos de Quebec, Qućbec, Nota bene, 1999, pp. 5-36.
v Marc Laplante, «Le patrimoine en tant qu’attraction touristique: histoire, possibilitć et limites», dans Regis Neyret, dir., Le patrimoine atout du dśveioppement, Lyon, Presses unWersitaires de Lyon, 1992, pp. 48-61. u Andrie Gendreau, «De la tradition & la criarion», dans Franęoise Romaine-Ouellet et Oaude Bariteau, dir., Entre tradition et universalisme, Quibec, IQRC, 1994, pp. 473-481.