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la classe anglophone dirigeante, ces membres se sont integres rapidement k la majorite francophone catholiąue:
[...] bien peu de clans ćcossais n’ont produit et laissć autant de racines profondes dans le sol canadien et surtout chez ia nation canadienne-franęaise. Les hćritiers de ce Malcolm Fraser sont en grandę panie devenus des canadietts-franęais [sic], parlant la langue franęaise, dom quelques-uns me me exdusivement et sont restćs attachćs aux “us et coutumes” de notre pays franęais1.
Les demiers chapitres sont davantage consacres aux institutions religieuses - eglises, cures, couvents, hópitaux - ainsi qu’k des informations addidonnelles sur le regime seigneurial, comme les moulins seigneuriaux. Lizotte s’arrete en 1916, soulignanten conclusion qu’il se sentirait «mal a l’aise» de raconter des evenements auxquels il a pu participer en ćtant un acteur important de la communaute.
On peut observer que, malgre une identification tres inegale des sources d’information, Fauteur a frćquentć les historiens renommes de son temps, notamment Pierre-Georges Roy et Marius Barbeau. Lizotte demontre sa grandę erudition par le recours a des citations et des informations puisćes dans des ouvrages d’histoire nationale. D’ailleurs, ceci n’est pas etranger a une caracteristique du rćrit qui, dans plusieurs chapitres, fait sortir «la Petite Histoire» d’un contexte specifiąuement local pour lui faire prendre place dans la «Grande Histoire». Le passe de Riviere-du-Loup, grace aux implications de ses elites, participe donc du grand recit collectif. Dans l’ouvrage de Lizotte, la sorietć louperivoise n’est pas encore bien circonscrite dans le temps et dans 1’espace, d’ou ce recours a une tramę officielle. Le fait decoule aussi du contenu en lui-meme qui, axe sur les faits biographiques de quelques personnages marquants de 1’elite locale, ne permet pas d’entrevoir l’evoiution de la societć dans son ensemble. Que savons-nous des habitants de la seigneurie? Quelles activitós retrouve-t-on sur le territoire? Comment s’effectue le phenomene d'urbanisation? Le but de Lizotte n’est pas de repondre a ces questions. L’auteur a piutót voulu transmettre son attachement a ce coin de pays par l'evocation d’une admiration pour ces grands personnages qui ont vecu a Riviere-du-Loup, 1 commencer par la classe seigneuriale et le clerge. Rivifcre-du-Loup a brille par ses elites.
En tant que premiere veritable synth&se de 1’histoire locale. La vieille Riviere-du-Loup constitue un ouvrage pionnier qui va influencer les etudes ulterieures sur le sujet. La quantitć de dćtails qui sont presentćs constitue une base d’information considerable qui eveille 1’interet des chercheurs locaux et amateurs d’histoire pour le passć louperivois et surtout pour les seigneurs Fraser. A
Lizotte, op. cit., p. 56.