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des etudes utilisant les acridines en particulier (6), indiąuaient que les determinants gćneiiąues (rho) n’elaient pas mutahles comme les genes chromosomiques et qu'ils etaient localisćs hors du noyau (transmission par le cytoplasme clans des hetero-caryons en absence de fusions nucleaires, 7).
Au debut des annees 60, Ephrussi orientait ses recherches personnelles sur la genćtique somatiquc des cellules de vertćbrćs et dans ce domaine encore la profondeur de sa rćflexion allait contribuer jeter les bases conceptuelles et expe-rimentales de toutc une partie des eonnaissanccs gćnetiques actuelles.
Ce changement n’allait cependant pas arreter le developpement de la genetique mitochondriale qui connaitra, de 1960 a nos jours, trois phases d'expansion. La premiere a ćte fondćc sur la demonstration que PADN mitochondrial de levurc etait portcur d’une information genetique specilique des mitochondries (8). Ceci allait introduire les methodes et les concepls de la biologie molćculaire dans le domaine de 1'hereditć cytoplasmique et ouvrir une periode d,acquisitions rapides de eonnaissanccs :
1) les mutations rho— suppressives sont des delćtions dans le gćnome mitochondrial, et la pertę complete de 1'ADNmt (rho°) est responsable de Texistence de petites neutres ;
2) 1’ADNmt est transcrit et traduit par un systeme specifiqucment mitochondrial (mitoribosomes);
3) les produits de cette traduction sont des protćines de la membranę interne des organites ;
4) la suppressivite est due aux competitions entre ADN selon leur taille et leurs origines de replication (9).
La seconde acąuisition de la gćnetiąue mitochondriale viendra du groupe de Wilkif. (10) qui caracteriscra dc nouveaux mutants mitochondriaux, dus ci des mutations ponctuelles de 1'ADNmt, et identilies par des phenotypes de rćsistance des fonctions mitochondriales a des clrogues variees (antibiotiques en particulier). Cette decouverte conduira a concevoir et a analyser la recombinaison gćnetique, phćnom^ne qu’Ei>HRUSSi nc pouvait soupęonner sur la base de ses premieres donnees, ct qui a ć\ć decrit et interprótć complfctcment par Si.OMrMSKi et Dujon (11). La manipulation genćtique de Tinformation mitochondriale a permis 1'identificalion des genes de 1'ADNmt (genes des rARN, des tARN, de 3 sous-unites de la cyto-chrome-oxydase, de 2 de 1’ATPase, du cytochrome b, etc...). La biologie molćculaire s’empare dans la Jin des annćes 70 du genome mitochondrial quand elle realise qu'il s’agit, chez les animaux, d'un petit genome complet. A une cadence remar-quablement rapide sortiront successivement les sequences completes de trois ADNmt (le premier sera cclui de 1’homme, 12), la connaissancc des origines de transcription et I'ensemble des ARN transcrits (13). Chez Panimal, conlraircment a la Ievure, fana łyse gćnetique vient apres rćtude molćculaire : une fois les genes identifies, les sequences connues, 1'ADNmt devient un outil remarquable pour cxaminer au niveau molćculaire les problemcs de biologie des populations (14) et de spćcialion (15). C’est seulement recemment qu’un retour a la cellule et ^ 1'orga-nisnie s'est opero pour etablir les regles de la genetique mitochondriale dans lc monde animal (16, 17). Dans le monde des vegetaux superieurs, la methodologie gćnćtique qui avait fonde ses espoirs sur les mutations de sterilitć małe cyto-plasmiqucł n*a pas reellement abouti h des succes apres des annćes d'cfForts. La complexitć de la situation se resout actucllement grace aux methodes du clonage molćculaire. Le gćnome mitochondrial (18, 19) est une molecule bien plus longuc que chez 1’animal ou la levure. Non seulement la capacite de codagc est accrue,