H. T. — Vous avez decide de rester au MIT, quelles etaient vos occupations ?
E.N.L — Le professeur Houghton m'avait offert un emploi au Departement de meteorologie en tant que chercheur dans le cadre dun projet sur la circulation generale de 1'atmosphere, sous la direction de Victor Starr. J ai publie un petit nom-bre d articles mais quelques annees se sont ecoulees avant que je ne parvienne a obtenir des resultats me donnant satisfaction.
H. T. — Vous vous etes marie vers cette epoque, je crois ?
E.N.L. — Jane travaillait dans le meme Departement que moi et cest la que nous nous sommes rencontres. Nous nous sommes maries en 1948, juste apres ma soutenance de these et, apres avoir passe notre lunę de miel a Mexico, nous nous sommes installes dans la region de Cambridge, pres du Campus du MIT, ce qui permet-tait de me rendre a pied a mon travail.
H. T. — Vous avez ete un proche de Victor Starr, pourriez-vous nous parler de lui ?
E.N.L. — En sa qualite de previsionniste en Flo-ride, Victor Starr avait ecrit un article qui attira l attention d’Harry Wexler, responsable de la re-cherche au Weather Bureau americain, a Washington, qui sut immediatement a qui il avait af-faire. Victor vint a Washington et, peu de temps apres, s'inscrivit a l'Universite de Chicago ou il passa son doctorat.
Victor Starr etait entre au MIT en 1947, alors que je travaillais a ma these avec le professeur Austin qui s'occupait essentiellement de meteorologie synoptique. Si Victor etait arrive un an plus tót, c'est sans doute avec lui que j aurais passe ma these car c etait merveilleux de tra-vailler avec lui; nous avions presque tous les jours des conversations portant sur la meteorologie et avon$ travaille en etroite collaboration pendant plus de 25 ans, jusqu'a sa mort en 1976.
H. T. — Quelles etaient ses qualites particu-lieres ?
E.N.L. — II etait unique en ce sens qu'il etait ca-pable d'exprimer clairement les idees qu‘il se fai-sait de la circulation generale. Je savais com-ment prevoir les cyclones mais j’ignorais le pourquoi de leur formę et de leur cheminement. Victor fut le premier a expliquer les phenomenes avec des termes qui me permirent de compren-dre le comportement de 1’atmosphere. Sa reputa-tion ne faisait que grandir et les gens venaient du monde entier pour travailler avec lui.
Lors de la quarante-huiiieme reunion annuelle de 1'American Meteorological Society (AMS) a San Francisco. Califomie. Etats-Unis d'Amćrique. en 1968 (de gauche a d roi te): Edward Lorenz, president du Comite de l'AMS pour les prix, Louis Battan. president de I*AMS et Verner Suomi. prósident elu de l'AMS (qui reęut egalement. 5 cette occasion. la Mćdaille
Carl-Gustaf Rossby de la recherche)
Photo: M. Hanks Jr. (ovec taimable autorisatum de l'AMS)
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