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Ou va Ic Iwre ?

cacc ct pcrmcttrc unc apprćhcnsion globule des problemes du livrc, reste trćs largcmcnt inachcvec. Ainsi, la monopolisa-tion envisagćc des dispositifs dc soutien dc la crćation et dc la production au profit du Centrę national du livrc s’cst recem-ment confrontec a dc fortes rćsistances scctorielles ct poli-tiqucs. Hn consequcncc, cc domainc de competencc sc partage cncore tres largement entre unc pluralitć d’actcurs publics, cssenticllcmcnt le ministćre dc la Culture, Ic minis-tćrc des Affaires ćtrangćres ou Ic ministćre dc la Justicc, cc qui pose parfois des problemes de cohćrence ou dc concur-rencc entre institutions.

Ces diffćrcnts traits (rcconnaissancc du statut d’cxccption du livrc consacrć par PEtat, rclativc dispersion des dispositifs...) scmblcnt cepcndant a prćscnt recllemcnt mcnacćs par les boulcvcrscments qui ont affcctć rćcemmcnt la formę mćmc dc Pćcrit avec la «rćvolution» du multimedia. Concur-rencćs dans la maitrisc du Circuit dc production et de diffu-sion qui est la leur depuis le xix* sićcle, les ćditeurs connais-sent sans doutc en effet actuellcmcnt des problemes structurcls ct identitaires beaucoup plus profonds que ceux qui ont justifie Pćmcrgcncc des po!itiqucs du livre. De manierę symptomatique, le rćccnt rapport Cordicr, tout en cssayant dc dćclincr les modalitćs traditionnellcs dc 1’action etatiquc, hesitc parfois a dćclincr les justifications habituelles des politiques du livre. En boulevcrsant les logiques de production, d’ćdition comme de diffusion et dc distribution dc 1’ćcrit ct/ou du livrc, les nouvelles tcchnologics paraissent dćs lors dcvoir remettre cn cause les representations tradi-tionnclles du inilicu, hćritagc du xix‘ sićcle, ainsi quc les caractćristiqucs d’unc action publiquc specifiquement conęuc comme unc compcnsation aux dćficienccs du marchć, tcl qu’il ćtait alors apparu. En modifiant la naturę dc 1’ecrit, comme le statut du livrc, la «revolution* du multimedia semblc dćs lors bicn dcvoir transformer le scctcur ćditorial, et, avcc lui, les traits caractćristiqucs des politiques du livxe.

Chapitre XIII

Un monde sans auteurs?

Vers la fin des annćcs soixantc, on crut a la «mort dc Pauteur*. L'autcur, comme rćfercncc traditionnclle dc Pexplica-tion dc la littćraturc depuis lc XIX* sićcle, fut Pobjct d’unc violcntc qucrellc entre les ancicns (Phistoirc littćraire promuc par Gustavc Lanson juste avant 1900) ct les modernes (la nouvclle critiquc structuraliste). Michel Foucault prononęa en 1969 devant la Socićtć franęaisc dc philosophic une celebrę confćrencc intitulćc «Qu’cst-ce qu’un auteur?*; Roland Barthes vcnait dc publicr en 1968 un articlc dont le ńtre subvcrsif, «La mort dc Pauteur*, prćcisćmcnt, dcvint vitc, aux yeux dc ses partisans comme dc ses adversaircs, le llogan antihumanistc mćmc dc la nouvclle science du tcxtc. La controverse qui s’cnsuivit, sur la litterature ct le tcxtc, sc icentra autour dc Pauteur, comme notion qui resumait ’enjeu du debat de faęon caricaturale. Toutes les notions teraires tradilionnellcs pouvaicnt etre rapportecs a Paffir-ition dc la prećminencc de Pintention d’autcur. Dc mćmc, ;tous les anticonccpts dc la thćorie littćraire nnuv*it«

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