H0RI20NS-DEH ATS
18 / LE MONOE / MARDI 21 SEPTEMBRE 1999
du Uvre, comme n’importe quel hypermarchE dans le sień, une ! pression dlscriminatotre sur leurs . foumisseurs les moins puissants,«2 JĆrórttć Ltndon est prćsident-au dćtriment des auteurs et, endć- directeur gćnćral des Editions de flnitive, du pubłic /». MinuiL
IL y a en France 400 librał-ries de grandę qualitć qul ont souvent des flns de mob difllcfles, mais dont la dbparition entraJnerait une trans-forma tioo radicale du paysage UtU-rake.
Le moyen le płus sdr de les tuer serak Men entendu (fabroger la IM Lang. Les quelques tkres de grandę vente - et par coosćquent k forte marge - pounaient dćsormab łtre bradds k prix coOtant dans les grandes surfaces k produłts mukl-płes, tandb que les boones Bbrakles seraient rtóułtes k vendre unkjue-ment les Ibres qui, compte tenu de leurs frab de gestioo, sont tous ddfl-dtaires (or, des* Justeroent U qu'on trouve les pands Ecrtvains de de-main).
Mais fl est d’autres dangers, płus łmnkdiats, dont Pemprlse s'exerce de faęoo tout aussi efflcace.
Le premier, c'cst cette fameuse coosigne du « mołns-disant» qu’on łmpose pour leun achats aux col-lectivitds territoriales et qui les conduit k se procurer leurs Hvres non pas chez les libraires de la vffle ou de la rfgjon, mais chez des gros-sistes qui bdkfident, en tant que foumisseurs des tfbrairies, de re-mises Evidemment sup^rieures k ceDes-d.
Le deuzkme, c*est Pćnonne pro-gresslon (130% en seize ans) du nombre de lecteurs qui prćftrent emprunter gratuitement les bvres en błbtiotłkquc płutót que de les acheter en Hbrairle. Les prtts dans les seules bibliothiques municł-pales 4quivalent dEJk k 60% des ventes globales d'ouvrages non sco-laires, dont le chiftre (faffaires, hd, ne cesje de dEcttner depub diz ans.
Le troiskme danger, fl faut le re-connattre, c'est 1’augmentation constante du nombre de nouveau-tEs pubtićes par les Edkeurs, qui as-phyide HttEralement la libr akie et ne pennet plus aux lfbrakes de prendre connaissance du cootenu de tous les ouvrages qu‘fls reęo4veoL
II suffit qu'une chame de librairies reprbente 20 % des ventes d'un śditeur pour que celuki ne puisse plus refuser grand-chose ś son dient
ParallElement, on assiste k une double concentradon. La premiEre conceme la productioa Chacun salt que deux grands groupes flnanders, Hachette et Havas, contrdlent au-JourdTiui beaucoup płus de la moi-tk de 1'Editioa franęaise. Mais on
Ignore souvent qu’une concentra-don de mtee naturę se desslne au niveau des dEtafllants. Or fl suflh qu'une chatne de librairies reprE-sente 20 % des ventes <fun Edfceur pour que cełui-d ne puisse plus refuser grand-chose k son cbenL Rendons cette Justice k la direc-don de la Fnac qu'efle tfabuse pas actueflement de son pouyofc. Cela dcnt sans doute moins k son al-tndszne qu’l deus caractEres ptrd-culiers du Hvre. D*ahord, les ou-yrages de KttEnture ne soot pas des produits k peu prEs Interchan-geables comme le papier de toi-lettes ou les eaux nrinErales: oo ne saurak rempiacer Le Ckzk> par Barbara Cartland, ni rfaivene. Mais sur-tout (car oo pourrak, k la rlgueur, se contenter de saboter subrepdce-ment certainer kridathes <fun Edi-teur sans boycotter entiErement 1’ensemble de sa producdon), le vobinage d*une des quatre cents B-brairies mendonnćes płus haut łn-terdk k une chalne mukiproduk qui se respecte de prćsenter une knagę outrageusement capitaliste aui yeux d*une ckentEle cuhivEe en roc-sure d’aUer vołr aiDeurs.
Ce rempart viendrait-D k cEder que nous verrions sOrement les chatnes ezercer dans le domaine
Quelques EdJteun, encore trop peu nombreuz, ont pris, en 19SS, rinJdadve de constitucr k leurs frais, avec la partkipadoo du mi-nistEre de la aiiture, rAssodadon pour le dćveloppement des librairies de crćadao (ADELC), qui est tntenrenue des centaines de fob pour la crEadoo et la modeml-sadoo de librairies lndćpendantes en France, eo Belgique et mfene au Qućbec
Mais d*autres tlches, trks coocrktes, attendent au)ourd’hui les pouvołrs pubttcs.
0 faut d’abord se dddder enfln k appdquer en France la dlrective europdenne de 1992 qui institue un drołt obłigatolre sur les prEts dans les Wbtiotbkąues, mesure rf-damde par tous les auteurs, ćdJ-teurs et libraires.
t 0 faut aussi abolir sans tarder 1'ezceptlon, devenue abusive, qui pennet aui coDectivit^s territo-rlales d’Echapper au r^głme commun en matikre de prix unique, d’autant que cela Anit par entralner, comme c’Etait prEvi-sible, une baisse nouble du niveau quatttatif de ces serv1ces.
U restera k nous convalncre, nous ćditeurs, de mettre un terme k notre fuite en avant inflation-niste. Ce ne sera pas le płus facile.