i rapport sur la lecture publique en Angleterre reproche aux bibliotheques de privilegier une nction de loisir au detriment de leur mission culturelle, ll les encourage a s'appuyer sur la volution numerigue pour se recentrer sur leur role dans la diffusion des connaissances. i debat qui pourrait trouver une resonance en France.
es bibliothequcs anglaises sont-elles en train de ■ perdre leur ame ? Les leurs de Reading the Futurę ire Faicniri. un reccnt rap-n sur la lecture publiquc en igicterre. ne sont pas loin dc penser. Lanalyse qu'ils ont alisee pour le compte du inistere du Patrimoine natio-I britannique fait leffct dun ive dans la marę ou. c'est lon. d un rappel a 1'ordre.
D apres eux. depuis quelques nees dans les bibliothcques on a trop mis Laccent sur les isirs plutót que sur le concept lUtemcnt serieux de la lecture iblique »*. Leur rapport rap-•lle la mission « eminemment ilturelle *» d un rescau de bliolheques qui. cree en 1850. i le plus ancien du monde. II •uligne que la <* fonction de » .*s bibliothcques publiqucs >it ćtre a\ ant tout de permettre i pubhc dacceder aux tnnaissances et de lui tprendrc a partie i per pleine-ent ii la « revolution infor-atique ». insistant sur le fait je rinformatiquc aide les bliotheques ii conserser un tle central dans la socićte. ors que la marginalisation les tenace. Rn effet. evoquant la ission culturelle des biblio-ieques. le rapport estime que les bibliotheques publiques >uent un role crucial en cc j elles permettent ii tous. non :ulement d acceder ii leur ropre patrimoine culturel. lais aussi d apprendre ii >nnaitrc d autres cultures ►>. Le role predominant du lisre cependant reaffinne dans le ipport. car « il restera sans oule le moyen le plus com-lodc et le plus demande acceder ii la litterature *». Si ette affirmation a de quoi •jouir les professionnels du livre. certaines rccommanda-tions du rapport sont pourtant moins reconfortantes pour les editeurs.
En effet. tout en precisant quc le pręt de livres et la consultation des ouvrages res-teront gratuits. le rappon minis-tenel incite les bibliothecaires ii profiter dc la recente dispari-tion du prix unique du Iivre pour obtenir de meilleures conditions de vente et reduire ainsi de 10 °k environ le bud-get actuel des acquisitions. qui s'eleve pour le lis rc ii quelque 00 millions de livres (810 MF). lxs sommes ainsi economisees devraient cependant etre consa-crees ii de nouveaux achats. plus d un million de volumes supplementaires. selon le rappon. Au demeurant. les biblio-thćcaires ne l ont pas attendu pour fairc pression sur leurs fournisseurs. au point de plon-ger ccrtains dans une crise prcv fonde (voir ci-dessous).
Autres sources de resenus pour les bibliotheques : le pręt de cassettes audio et video et de cederoms. payant depuis quelques annees. Au total. les bibliotheques realisent annuellement un chiffre d affaires de 10 millions de
livres (90 MF) grace ii ces acti-vites auxquellcs s ajoutent le paiement des phoUKopies et de cenains semces dinformation en ligne. Le rappon suggere de maximiser ces resenus en fai-sant appel ii des organismes du secteur prive. tra* ►►►
L'abandon il y o dix-huit mois du prix unique pour le lrvre en Grandę-Bretagne (NBA) a eu un impoct porticulierement negotif sur le mar* che tres concurrenfiel des collectiyifes (1). Les bibliatheques se sont mises 6 reclomer a leurs fournisseurs des remises de plus en plus importantes, au point de faire une victime de taille : la societe ecossoise T.C. Farries. Cette entreprise qui fournrt des bibl»otheques et des Atabłissements scolaires et unhrersitoires o ete placee mi-fevrier sous odministration judi* ciaire. Naguere prospere, avec un CA de Fordre del 1 millions de lrvres sterfing (99 MF), dont pres de 30 % 6 Fexportation/ elle aurait accumule plus de 4 millions de livres (3ó MF) de dettes. In effet, olors qu'elle
GRANDE-BRETAGNE: UN FOURNISSEUR DES BIBLIOTHECtUES YICTIME DES PRIX LIBRES
etait connue pour l'excel!ent senrice person* nalise qu'elle rendait a sos cBents (pelliculoge, foumiture d'etiquettes, disposrtifs ontivol...) et pour sa bełle gammę de produits (dont un important catalogue de cederoms), T. C.
Farries a essoye en voin de mointenir le me me nrveau de prestations tout en occeptant d'occarder des remises tres 4levees. Ses diffkułtes confirment les crointes de ceux qui soulignent que la morgę btneficiare du commerce du Inrrt n'est pas suffisamment importante pour subir de telles modrficotions des conditions de vente.
Vivienne Menkes ■
(1) Voir LH 218, du 27.9.06, p. 40 a 41.
LA LECTURE PUBLIOUE ANGLAISE EN CHIFFRES
Bibliotłieques publiques |
3 800 |
Adminisłrations locales des bibliotheques |
118 |
Employes dans les bibliotheques |
22 000 |
donł bibliothecaires diplómes |
6000 |
Volumes a la disposition du public |
103 millions |
Autres produits |
6 millions |
Budget global |
5 751 MF |
Budget pour le livre et autres produits |
981 MF |
Budget pour le livre |
82,5% |
Entrees annuelles |
330 millions |
Demandes dinformation |
53 millions |
Yolumes empruntes |
450 millions |
Sourc* : Reading the Futurę : A Review of Public Ubraries in £ngland, disponible oupres de la Ubraries Division, Department of National Hen* togę, 2*4 Cockspur Street, London SW1Y 5DH, Angleterre. Tal. : 44 171 211 6132.
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