“On entre de plus en plus dans une "bestseller culture», avec top 10 et tutti quanti. Le reste est tres bien mais ne se vend pas.”
Les cinq principales chaines de librairies | ||
CA19M f |
•ccorsolos | |
1 WMorttoM'1 |
350 M£* |
157 |
| 2 WH Smłtii |
237 M£ |
555 |
dont Marudo* |
n.c. |
153 |
| S WackwaB/Haffara |
54,5 Mi* |
30 |
4 Ottakars |
57,3 Mi |
54 |
B Bordor. |
40 M£ | |
dont Books Etc. j * Esrimations. Sourct: The Booksdkr |
S.C. |
21 _i |
o#o sistes, au de-triment des li-braires, dont les ventes a terme ont ete pratiquement rćduites a nćant.
3. La brutale domina-tlon dos chalnet.
Sans doute la Grandę-Bretagne accu-sait-elle un certain retard en matiere de developpement de grandes librairies modernes. N’em-peche, la suppression du NBA a joue un impressionnant role daccelerateur. Les dernieres annees ont ete marquees par la fusion de Pillons au sein de Waterstones, le rachat de Men-zies par \VH Smith, la reprise de HetTers et de Austicks par Blackwell.ou encore Pentree en Bourse d’Ottakars.
Cest 1’irruption de la chaine americaine Borders qui a de-clenche les hostili-ićs. Encouragee par la liberation des prix, elle com-mence par acque-rir la chaine Books Etc. avant douvrirle laaout 1998 sur Oxford Street, en plein centre de Londres, sous 1‘enseigne Borders. son premier «< superstore *
britannique de 3600 m: (1). Pepuis. elle en a ouvert cinq autres entre I 500 et 3800 m:. tandis que Waters-tone’s se lan«;ait dans une contre-attaque a la faveur de laquelle elle inaugurait sept de ces « supermarches du livre <*, entre 1600 et 6500 m:.
Tandis que Virgin ouvre des rayons livres dans ses maga-sins, et que WH Smith demeu-re la chaine la mieux implantee avec 400 succursales (voir tableau ci-dessus). Blackwell et Ottakars modernisent et agrandissent leurs succursales. La course a la croissance ne fait que commencer.
Pour les editeurs.cet impressionnant developpenu*nt des surfaces de vente joue un role majeur. positif, dans Lessor du marche du livre constate de-puis trois ans. Mais il va de pair avec un reequilibrage qui ne laisse a la librairie generale qu’une portion congrue. Face aux geants de la librairie bri-tannique. la grandę librairie londonienne Foyles. avec pres de 4000 m-\et le vaisseau a mi-ral de la petite enseigne ecos-saise |ohn Smith, a Glasgow, sont presque les seuls indepen-dants a pouvoir rivaliser. Les autres sont contraints de choi-sir entre le petit commerce de proximite et la specialisation.
Dapres Francis Fishwick, la part de marche des chaines de librairies et de librairies-pape-teries s'elevait en valeur a 51 %, en 1998. Cette annće-la, la part des independants (dans une defimtion restrictive, ex-cluant meme les toutes petit es chaincs regionales) etait tom-bee a 10 % contrę cnviron 12 % quatre ans plus tót; une pro-portion plus faible qu’aux Etats-Unis (17 %). Le reste du marche se nfpartit entre les supermarches et les grands ma-gasins (6 %), les clubs (12 %). la vente directe et par corres-pondance (13 at». dont 2 a 3 % par rinternet) et les detaillants divers (8 %) (voir graphique page 6).
4. Un marchó i d«ui vitesse*.
Dediteur qui prend une dćci-sion d’edition dł>it. des ce moment, savoir s’il tient ou non un « blockbuster». Dans le se-cond cas, il n‘a generalement qu a se contenter d'un tirage modeste, en ne taisant aucun
Trois questions a Francis Fishwick
Francis Fishwick:« Nombre des grandes craintes ijui etaient exprimtfes a propos de la disparition du NBA ne se sont pas vtr\fUes. •
Chercheur associe a la Cranfield School of Management. Francis Fishwick est en Grandę-Bretagne le principal spćcialiste de IVconomie du livre. II realise les sta-tistiques annuelles du secteur pour Passocia-tion des Editeurs. En outre.il a engaged^s la Fin 1997, avec un rapport qui fait rćference (1), un travail d’ćvaluation de
Pimpact de la suppression du NBA surle marche du livre.
II y a daux ant, votis *oulł-gnloi qu'il ótałt oncoro un pau tót poar atabłk un M-lan tófloux da ta tapprat-tlon du prix ftxa da łhrra. DUpotaz-yous oujoardhul da molllourt inatrumantt dana ly ta?
I’ai pu prdciser mon ćtu-de, mais la collecte et Pexploitation des don-nees ne sont pas simples. Par exemple PONS, Pins-titut officiel de statis-tique, procfrde a une re-vision permanente de ses chiffres. Dautre part, pour analyser Pevolution des prix des livres, ii est evidemment plus diffici-le de trouver une metho-dologie aujourd’hui, ou ils sont libres,qua lepoquedu NBA.
En outre.certains mćca-nismes du marche prć-existaient a la suppression du NBA. Cest lecas des conditions des nego-ciations entre libraires et fournisseurs.pour les-quelles il n’y a chez nous aucune regle: les gens font ce quils veulent.
Cest aussi le cas de la tendance au deplace-ment des commerces de detail vers les centres commerciaux,qui favori-se les chaines au detri-ment des independants. le ne peux pasetre sur que la suppression du NBA a accelerć ces evo-lutions.
Qul a vralm#itt profttó da ta tupprastloft da NBA?
Les editeurs subissent la concentration dans le commerce de detail, ou une poignec d’acheteurs des chaines font pression sur leurs marges. Cepen-dant, ils beneficient de Paugmentation generale des prix.Ce sont les editeurs de poche populaire qui rencontrent le plus de difficultes. De meme, les clubs de livres sont furieux car leur differen-tiel de prix nest plus si important. Du cóte des detaillants, Waterstones souffre a cause du poids de ses investissements et de Pimpact des discounts sur ses marges. Mais la suppression du NBA a ete une opportunite pour PAmericain Borders. Je ne pensc pas quil serait venu dans un regime de prix fixe. Quant aux libraires traditionnels et aux enseignes moyennes comme Ottakar, ils nont finalement pas si mai re-sistć grace a Paugmentation des prix et de la de-mande.
Hor* bost-solłor*, las Ihrraa toni aujoyrd hul płu* char* •n Granda-Bratagno qu'łl y a clnq ans : n’o*t-co pas an dangar a terma poar la Dna ot la tatara?
II est certain que les consommateurs, en par-ticulier les gros lecteurs et les etudiants, paient le livre plus cher. Pour eux, la situation aurait sans doute ete meilleure avec le NBA. D’autant qu’il faul bien constater quau total, la part du livre dans les depenses des consommateurs est rela-tivement stable. autour de 4,5 %.
Mais pour Pinstant, quoique Pannee 1999 ait paru plutót piąte, les gens achetent plus de livres et les editeurs ga-gnent plus. Le marketing du livre a sensiblement progresse.et lacommu-nication plus agressive sur les best-sellers profi-te au livre en generał. Nombre des grandes craintes qui etaient ex-primees a propos de la disparition du NBA ne se sont pas verifiees. Le seul bon argument contrę la libertedes prix,c’est qu’elle rencherit le livre pour les consommateurs. En revanche, je ne crois pas qu’elle menace parti-culierement lelivrede qualite. II n’y a pas de croisement entre les comptes des best-sellers et ceux des autre> livres
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