• 6vśnement | G-B: cinq ans de prix librę
editorial
UVRESHEBDO
Cest pour cela que la rupture de 1’accord par cer-tains a provoque instantane-ment un effondrement total du dispositif.
Plus de quatre ans plus tard pourtant.la nostalgie nest plus de misę. Meme les editeurs les plus favorables au prix fixe es* timent qu'a defaut d etre sup-
prime. le NBA aurait de toute faęon eu besoin d etre assoupli. A lassocia-tion des libraires. qui m6fT16 I6S
soutenait pourtanl AmeHcainS fermement le NBA » avant sa disparition.le ^
directeur generał Tim reviennent
de anglophone, « un retour en arriere est impossible, tranche le directeur generał de lasso* ciation des editeurs, Ronnie Williams. A cause Je In langue, nous n'avon$ pas comme en France un espace Je prixfixe. precise-t-il. La competition avec les livres americains constitue une forte pression </ui nous oblige Jail/eurs a lamer nos titres en Gramie-Bretanie au menie moment iju'aux Etats-Cnis pour ne pas subir une concur-rence trop forte a frarers le co mm erce electro-niijue. «
Godlray juge auiour- ... d‘hui « un peu acaJe• miąue - la question de savoir si la situation serait meilleure au-jourd’hui avec le prix unique. Surrtalłtte. De fait, 1’hypothese damener tous les acteurs de la chaine du livre a une table de negociation pour etablir ensemble une reglementation des prix apparait totalement sur-realiste a 1’ensemble des pro-fessionneis.quilsaient ete fa-vorables ou opposes au NBA. Surtout, plus profondement, il y a le «facteur americain ». Tous les professionnels estiment que Pinternationalisation du marche du livre anglophone, acceleree par le developpement du commerce electronique, condamne toute tentative d etablir des freins a la liberie des prix a Tinterieur des frontieres nationales.
Pour les Anglais, qui ne re-presentent que 10 % du mon-
Foyles, JUGO w-\ Jer nicr grand indepenJant.
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Paradoxalement pourtant, les Americains beneficjent aujourdhui dans le commerce du Iivre d’une reglementation minima-le qui fait defaut aux Anglais. lis vivent sous un regime de li-berte des prix, mais le Robin-son-Patman Act assure une re-gulation sommaire des relations commerciales. Com-me Pont demontre les succes des procedures recemment in-tentees par 1’American Book-seller Association a une demi-douzaine de grands editeurs, aux Etats-Unis les fournisseurs ne peuvent accorder a tel ou tel detaillant des faveurs qui peu-vent etre considerees comme des avantages concurrentiels.
Rien de tel en Grandę-Bre-tagne. Dans un espace de non-droit qui profite a la grandę distribution et aux chaines au detriment des libraires inde-pendants, les fournisseurs peu-vent traiter chaque detaillant a la tete du client, sans contraintes parti-culieres. Au point que les libraires et plusieurs editeurs comme Nicholas Perren, le directeur generał de John Murray, regrettent « la manierę Jont le prix fixe a saute *». Prive de NBA, le marche du livre s’est brutalement retrouve sans la moindre legislation ni reglementation. Meme les Americains nen revien-nent pas. f. p.
Lannee qui dćbute est celle de tous les dangers - et ce n est quune bete formule journalistique - pour la loi Lang sur le prix unique. Honnie par les ultraliberaux qui peuplent la Commission de Bruxelles, mentale-ment incomprehensible pour les Americains d’Amazon et leurs sou-tiens de Wall Street, elle na donc plus pour seuls adversaires des politiques, mais aussi des industriels, forts du soutien de financiers. Jus-qu’ici, rien de nouveau, tant on Pa souvent ecrit. Ultimę rempart, avant Tassaut finał, cette annee, les respon-sables politiques franęais et allemands, une poignee de parlementaires europeens, si 1’on sait les convaincre, ce qui semble si simple que personne ne semble le faire veritablement.
Au second semestre, tout sera donc tente, dit-on, durant la presidence franęaise de la Commu-naute, pour asseoir definitivement la loi sur le prix unique en France et en Allemagne et sauver ce qui peut 1’etre.
Si cela pouvait etre utile,defenseurs veritables (plus rares qu’on le croit), adversaires non affiches (ils sortent de fornbre, venant de la grandę distribution, de Flnternet et des telecoms, de la finance qui sou-dain se passionne, mefiance, pour les livres, et meme editeurs) et les autres (qui nont pasdavis tranche, ni meme dłavis tout court) liront peut-etre les pages qui precedent. Cette enquete sur la mutation qu’a
Vendre 20 % ou 30 % moins cher Mary Higgins Clark, et n’en vendre pas un de plus, n’est pas une strategie gagnante, sauf a etre
transporteur.
subie le marche britannique en quatre ans, depuis la suppression du Net Book Agreement, requiva-lent anglais de la loi Lang, aurait pu etre plus tranchee, afin de noircir plus encore le trait, et faire ressor* tir les mutations genetiques que su-birait a son tour le marche fran^ais en pareil cas.
Yendre moins cher des best-sellers, vendre moins nombreux et plus cher des livres soudain etiquetes « difficiles », romans, es-sais et documents, livrer en palettes des bandes dessinees discountees dans deux fois moins de librairies quaujourd’hui, car elles auront physique-ment disparu, faire le bon-heur de France Telecom, de la Fnac, d’Auchan ou de Leclerc, definitivement aux commandes du marche du livre, voila ce qui se passera peut-etre apres que ceux qui ont la charge de defendre les auteurs, les editeurs, les libraires et les lecteurs, se seront reveilles trop tard.
Vendre 20 % ou 30 % moins cher Mary Higgins Clark, Gaston Lagaf-fe ou Le pętit Larousse, et n’en vendre pas un de plus, pour citer les best-sellers de Fan dernier, nest pas une strategie gagnante, saut a etre transporteur.
La Grande-Bretagne vient d’etre, accidentellement, utile a la commu-naute (europeenne, accessoire-ment). Une telle etude de marche grandeur naturę na pas de prix. Mais sera-t-elle utile ?
Vondr«i 4 f*vn«r 2000 - Uvrw HetxJo n* 367 10