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que peu prćsent; le film Kanehsatake: 270 ans de resistance d’Alanis Obomsawin (1993) est cncore le film referentiel pour toute une cinematographie qui s’affiche maintenant tant ici qu’a 1’ćtranger. A la suitę de Nepveu, afin d’etablir la cartographie du territoire cinematographique contemporain par et sur les Autochtones qui ceuvrent actuellement et sont inclus dans la troisieme pćriode observe par ce mćmoire, j’ai choisi de limiter mon exploration aux films phares produits par le regroupement Wapikoni mobile et a quelques exemples de films produits par des cinćastes non autochtones. Le Wapikoni produit en effet une masse critique de films9 et est devenu au fil du temps la porte d’entree principale pour les jeunes Autochtones sur le cinema, son apprentissagc et sa diffusion tant dans les communautćs que plus largement dans les grands centres ; la vitrine annuelle que lui offre le Festival du Nouveau Cinema a Montreal en est un exemple ćloquent.
1.1.1 Pertinence historique et sociale
Puisque le film ne peut exister hors contexte, il est prćferable a ce moment-ci de jeter les bases contextuelles de notre cinema documentaire. Dans son essai de 2005, Le cinema ąuebecois,10 Marcel Jean fait 1’bistoire chronologique de notre cinćma en faisant la belle part au documentaire, auquel notre cinema de fiction est ć et est redevable. II distingue differents plateaux, avec leurs codifications propres, ainsi que des sujets d’interets, des champs d’etudes qui correspondent a de larges moments entre les ćtapes charnićres.
Le premier moment est situe aux balbutiements de notre cinćma et ne pouvait donc etre que documentaire: on pointę la camera et on tourne avant de « fictionner ». Ainsi Mgr Albert Tessier et 1’abbć Maurice Proulx feront prós d’une centaine de
9 Une collection uniquc au monde de pres de plus de 750 films et 450 musiques, une contribution exceptionnelle au patrimoine culturel des Premićres Nations.
10 JEAN M, 2005, Le cinóma ąuebścois, Montreal, Borćal Express.