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L'amendement, Kevin Papatie 2007
Alors que Desjardins termine son film avec le chef Harry Wawati qui, formulant une synthese de son discours dira qu’il est temps de remettre a l’Anishnabe ce qu’on lui a pris, c’est-&-dire son droit a l’existence, la naturę elle-meme d’ou il tire sa survie, un autre Anishnabe, de Kitcisakik celui-la, se leve et s’approprie les outils de production cinematographique et en en decodant le langage et apprenant sa grammaire particuliere, nous transportera dans son univers en nous racontant cette meme dćpossession et le deni d’existence de la nation Anishnabe de faęon foudroyante.
Un adage dit: « un ouvrier travaille avec ses mains, un artisan travaille avec ses mains et sa tete et un artiste travaille avec ses mains, sa tćte et son cceur ». Si Ton en croit cet adage, Kevin Papatie est definitivement un artiste, mais a ses debuts lui-meme 1’ignorait. Sa rencontre avec le regroupement Wapikoni mobile allait changer tout cela.
Imagine et creć et anime par la cinćaste Manon Barbeau, le Wapikoni est un organisme dont les vehicules recreatifs (VR) ćquipós d’equipement sonore, de toumage et de montage, vont a la rencontre des jeunes des communautes autochtones du Quebec (et recemment du Canada). Les jeunes animateurs urbains qui se deplacent ainsi proposent aux jeunes Autochtones de faire des films sur des sujets.qui les touchent et qui traitent souvent des realites qu’ils vivent. Le Wapikoni embauche de jeunes cineastes pour la plupart fraichement sortis des bancs universitaires comme animateurs/accompagnateurs, dont le role est de transmettre leurs connaissances de la production cinematographique et de guider les jeunes des communautćs autochtones qui, sauf exception n’ont jamais fait de films auparavant. Arpentant les routes ensablees qui menent dans les communautes autochtones, ce seront plus de sept cent cinquante films realise par plus de trois mille jeunes qui ont