A la mćmoire de Franęois Daumas.
“Nous savons ąuune chambre, aujourd’hui dćtroite, au Ramesseum, en formait en quelque sonę le mammisi, puisque la scćne de 1'union d'Amon et de la reine en a ćtć conservće, remployće a Medinet Habou”.
Franęois Daumas, Mammisi.., p. 500.
On sait que Tere ramesside s’ouvrit par la presence, sur le tróne royal, d’heritiers de nobles familles militaires, ayant passć par de hautes fonctions sacerdotales, pour aboutir au vizirat. Ainsi se degagerent du rang des mortels, fussent-ils les plus eleves, Pa-Ramessou et Sethi, pour devenir successivement “Fils du Soleil, Maitres des Couronnes du Sud et du Nord”.
Cette dynastie nouvelle ne semblait pas avoir ete rattachee a la precedente familie royale par un quelconque lien du sang, a Texception peut-on penser, de Sat-Re, Pepouse de Pa-Ramessou, le futur Ramses Ier, dont Torigine aurait pu etre princiere. Le second Ramses se devait donc, par une succession dłartifices, de souligner d’une maniere ćclatante, sur les murs de ses fondations religieuses, ses origines supra terrestres. On peut, au reste, se demander jusqu’a quel point le nombre de ceux qui avaient accćs aux temples pour admirer Tillustration du “miracle”, etait important. Sans doute faudrait-il envisager qu’un autre mobile avait pousse a la representation de ces reliefs. Le fait meme de les composer donnait corps aux themes figures. Faute d’y avoir eu droit par Theredite, l’ćvenement, par sa figuration, devenait une realite pour le souverain. Ainsi, Ramses corrigeait-il le destin ! — il usa de toutes les opportunites existante$, fidele en cela a son sens aigu de la propagandę et de Tartifice.
Ses pretendus ancetres sur le tróne lui en avaient montrć le chemin en utilisant la savante ćlaboration de la thćogamie au concept connu d^s TAncien Empire. De surcroit, les monuments de la XVIIIeme dynastie nous en ont livrć des representations. Hatchepsout, de meme qu’Amenophis III, avaient fait figurer dans leur tempie
Christiane Desroches Noblecourt qui a dirige pendant plusieurs annćes 1’ERA n° 439 au CNRS, est inspecteur generał honoraire des Musćes de France.