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« Je suis encore aux prises avec mon M. Bautain, i] vienl de sabsenter. La veille de sod dćpart. je I ni ai sigui-quil edt & rćtracter ce quil a dit d extravagaut dans ce quil appelle sa Philosophie du Christinnisme, pire eocore que ses erreurs precćdentes. Je 1’altendrai; ii uc mścbap-pera pas. Je suis prśt śi le recevoir. On croit qu’il est allć de cóte el d’autre chercher du renfort el des soutiens conlre moi; nous verrous, je me crois sur dc mon fait.
a Adieu, clier, lendre et savant ami : porte-loi bien. Si je suis forcć de puldier unc condamDalion, tu seras en tćle de ceux qui ia recevront. Adieu, je t embrasse coinnie je t’aime. de tout mon cmur. »
• « 15 Scptcmbrc 1837.
u Je crois, mon excellont ami, que tu seras cbarmć de connailre les derniers jours de notre admirable Drśmord. Ainsi je tcnvoie la lettre qui m a ćtó ćcrite 5 ce sujet par Madame Du Huisson. que tu as connue che/ lui (i), lis ćtaient revenus dAngleterre ensemble ; ils y sont retour-
(1) CcUc letlrc e»t datćr du 31 Aoill 1S37. En voici le» pnitagrs essen-lici# 3
€ MONMJLMTII,
« GV»t nvcc une profonde doulcur que je tu’ncquiUc du devoir dr vou* infornirr de la porte qur nous vcnons do fairr dr votrc unint ami, et de notre vrai p^re. Mais vou% nerez comolć on npprrnnnt que Ic bon Dieu a termine ses lougues soułTmnees, par In mort In plus doucc quc j*aic jomnii vuc. On n*a pns pu lui donner Ic Saint Vintiquc alor*. A cuuno d unc loux eontinuelle, qui Jura dopnij vendrcdi 23 nvanl minuit. ot do samedi vrrs troi* betires dc 1’ilprfs-midi, pnr le nile ot la diflicultr d*avaler ; muis outro qu*il l'avnit rcęu au oommcmement de sa nialadic, suivi de rEstremc-Oiiclion, il l*uvait encore reęu quatrc foi» depuis so rcchute. Le confesseur ful longteu\p\ dans le doulc s’il pouvait lui reite-rer rEstreme-Onction, il lui avait deja donoć la dernióre absolut ion et lu les pricre*. Un moment apr^s. il alla lui pnrlcr dc rEstrtfme-Onction. łc chor moladc entra imiiicdiatemcnt dniu les dispositions. Cl de lui-
nes lors de notre derniere Revolution. Tu peux garder la lettre, car j'y ai dćj& repondu.
u Adieu, ud de ines cures eotre che/, oioi. II a quelque chose h me dire, je vais 1'ócoutcren te 60uhaitant la meil-leure sanie posslble. Adieu donc, le meilleur de tes amis t embrasse et se recóinmande a tes prieres. Uemande a Dieu puur moi la gr£ce de mourircomme notre saint ami Prćmord. ri
* Marlrnhcim, pr£s Slrasbourg, 19 Korcnibrr 1837.
<( Clier et tr&$ chśri Seigneur, tu es bien le plus aima-ble liomme que jeconnaisse : Prćmord et toi vousen eliez la perfectioo dans ce bas monde. Entre vous deux, com-ment ne suis-je pas devenu comme un de vous? J en ai bien eu le dćsir, et surlout depuis que je me suis vu sćparś de mes deux modeles. Ce ne sont pas seulement des larmes que je lui ai donnćcs; je me suis senti elevó par lui et vers lui, car nous savons bien, toi et moi, oii il
minie unc prilrc unnlogue ; il la rcęul en pleine connaissance (qu*il n’a jamais perduc) el A la fiu de la derniere onction, il s*ei)dortnit paisiblc-menl. avoir lcvć Ies yeu\ romme pour rendre grace* a Dieu. et
les referma sans qu*on etU pu npcrcesoir le moindrt mouvemcnl ni enlendre un soupir, samcdi 26, & 8 hrurcs du soir. Un quart avant mi-nuit. il llail esposć dnns sa bibliothlquc, hubillć dans son costunie de chnnoiue, ayanl unc contennncc noble, douce, et presque le sourire sur les lłvrc», lout le monde ćtuil penltre d’un profond respact. Les reli-gieuse* arnicnl imngine dc laisscr aur su po i Irino uoe Crois de la Viai-tation renrcrmanl In Yrnie Croii qu il portail toujour* en dessous. Les rcligieuse* se sont succedćcs nuit el jour cu prieres pros dc lui ju*qu*A ce malin 30. II ful porte hier dans Ic chteur des religicuses el entcrrl dans leur cimelilrc. apres avoir cu dcux messo* sur le corps, dont la sreonde cbanlće solenuellemcnl. J*iti, Monstigncur, lu plus grandę eon-bance que nous nvons un ardent ami, qui pric pour nous dans le Ciel. En siipposunt nieme qu#il soit dans Ic Purgatoirc, je suis sdrc qu‘il m'a dlji aidće dans ma presrntc dćtrrssc... • .