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mais ils sćtaient bien gardćs de toucher aux autres croix qui se trouvaient sur le lerritoircde la commune. Ils n'a-vaieot donc fait, seniblait-il, que tolćrer un inoindre mai pour en śviter un plus grand. Leur roublardise et leur astuce paysannes ne les abandunueront jamais dans leurs dćmdlćs avec les Administrateurs du Dćpartement ou du District. Leurs atcrmoiements et leurs explications, ^ desseiu embrouillóes. deconcerteront plus dune fois lc z£le sectaire du Dircctoire dćpartemental ; mais devant les insistances des autoritćs supćricures, il leur faudra obćir. L ordre menaęant qui leur parvint Ie 3 Aoót I79i les plongea dans la plus grandę perplexitś.
Limportant pour eux etait de gagner du temps. Ils, avaient vu tant de reviremcnts brusques dans l orienta-tion politique, qu ils pouvaient croire que de nouveaux partis arrivant le lendemain au pouvoir, dćtruiraieut r<puvrc de la veille. Cette metliode leur avait souvent rćussi et, cette fois encore, ils furent bien inspirśs en la suivant. On ćtait aux premiers jours de la reaction ther-midorienne. Certes, les nouveaux gouvernanls ne rappor-tfcrent pas les lois sectaires portćes sous la Terreur, mais lis n’en urgerenl pas 1‘application. II y eut une courte rel&che dans la persecutiou religieuse.
Si les fonctions des ofliciers municipaux n etaient pas parfois sans danger, elles etaient loin de constituer par ailleurs une sinćcure. II leur fallait, h tous moments, quitter leurs travaux pour accourir a la maison commune ou les appelaienl les ordres des autorites superieures. 11 s'agissait de prćter personnellement main forte aux agents de 1'autoritć pour lexćcution des lois et de se rnettrc eux-mfimes en campagne pour la recherche des ćmigrśs et des prfitres proscrits.
F. QUIN10U.
(A sniure.)
?r et L6Ón
A lirę certain passagc de la vie de Saiut-Goulven par Albert le Grand, on ne pcut sempćcher de songer pour le sancluaire de Notre-Dame de Lesneven, & une anliquitć fort reculće. II y est dit, en efTet, « qu’une des cloches du Saint lut portće a Lesneven, et misę au trćsor de Notre-Dame ». Si la chose se fil du vivant du bienheureux, nous nous trouvoDS par l& remonter au vii2 et vi2siecle, et nous devrions reconnaitre, des au moins cette ćpoque, l'exis-tence de « la Metropole de Marie en Lćon ».
En confirmation de cette croyance, une piece de procć-dure du 23 Mars i637 (1) dćclare que ladite ćglise est « l un des plus anciens lernples de Hretagne », et mime « du royaume », ajoutera k son tour le sćnechal Bene de Poulpry, en 1G63 (2).
Uli. — Le Duc Alain Kergent fonde l óglise de Notre-Dame (3).
1191. — Guiomar, vicomte de Lśon, donnę au prieurć
(1) Arch. de Snint-Michel di2 Lesnevcn. Proces Gourchanl.
(2) I)k KrnDANET : Vie des Saints, p. 507.
(8) C'esl2a-dirc y fnil fondntion (Kbrdanbt: broelmre tur I.Mncv«n).
Alain Kergent ou le Moindrc (I/Ahukmuk : Hut. dr Urtl., Iivre IV, chnp. xlvi).