pression pour l'involution de la societe vers des formes beaucoup moins civilisees que celles qu’elles remplaęaient par force. Les socićtes ainsi agressćes ont oppose une rćsistance qui słest vite averće inutile a cause de leur isolement et de la passivitć des pays occidentaux face aux agisscments de leur allie de guerre.... Le rapport de force disproportionnć a conduit a Fćcrasemcnt des pays victimes.
La Roumanie a connu une repression fćroce. On ne connait pas encore le bilan exact du gćnocide, mais les temoignages montrent qu'ont ete dćcimćes toutes les u couches sociales ” qui ont oppose ou auraient pu opposer une rćsistance i Finstauration de la “ nouvelle societć Entre 1947 et 1964 dans les prisons et les camps ont ćtć maltraitćs et dćcimćs les politiciens, les joumalistes, les pretres, les ćcrwains, les ćtudiants, les enseignants, les paysans qui ne voulaient pas renoncer a leurs terres, les intellcctuels qui ne voulaient pas renoncer a leurs idćes. Je ne vais pas faire ici le rćcit ou Fanalyse de cette immense tragćdie, decrite par une vaste littćrature. J’ai choisi un seul exemple, a cause de sa force symbolique et de son caractere dtexperience educationnelle limite, rexemple connu dans la littćrature historique comme “ le phćnomene Pitesti ”.
Cette “ expćrience” a ćtć lancee en 1950 dans la prison de la ville roumaine Pitesti, ou ćtaient incarcćres les ćtudiants. Le rćgime trćs dur de detention n’ćtait probablement pas suffisant pour ćcraser physiquement et moralement les jeunes dćtenus. Les experts en la matiere ont conęu un plan pour accćlerer la “ rććducation Ils Font mis en application avec la complicitć de quelques dćtenus, entrćs dans le jeu dans 1’espoir d'obtenir la libćration. Voici la procedurę :
Au moment initial de chaque etape, dans une grandę cellule, ćtaient rćunies deux catćgories de dćtenus. Les “ rććduqućs ”, organisćs et soutcnus discrćtement par la direction de la prison, avaient le role de convertir les autres, les “ pas encore rećduques Ceux-ci n*ćtaient pas au courant que les nouveaux compagnons de cellule ćtaient des “ rććducateurs ” et ne savaient pas cc que cela voulait dire. Certains dćtenus s*ćtaient connus avant 1’arrestation, ils avaient ćtć collegues, amis ou partenaires dans les activites declarćes ” antisociales ” par le rćgime antisocial ... Pendant un mois, ratmosphere se detendait, les relations se consolidaient... Puis, brusquement, Fenfer ćtait dćclenchć. A un signe prććtabli et a Faide de matraques cachćes, foumies par des gardiens, les u rććducateurs ” bondissaient sur leurs collćgues dc cellules en les passant a tabac. La surprise ćtait grandę, et les victimes, qui ne comprenaient pas qui et pourquoi on les frappait, ne rćsistaient pas debout longtemps. Ćcrasćs par les coups et par !a stupćfaction de se voir brutalisćs par des amis, ils devenaient incapables de dćfense. La raclće collective continuait quelques jours, puis le rituel changeait dans une sćrie de longues tortures individuelles auxquelles les victimes devaient assister en attendant leur tour. Les os ćtait brises, la chair dechirće, la bouche obturće avec des excrćments, les tćtes tumćfićes. Ce traitement continuait jour aprćs jour, parfois un mois ou plus, jusqu’a ce
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