Planches pour le diagnostic microscopigue du paludisme
Planche 8a
Organisation mondiale de la Santć
P. falciparum est la plus importante des quatre especes provo-quant le paludisme che/. 1’homme et il est tres largement repan-du dans toutes les regions tropie aleś et subtropicales d’Afrique et d’Asie. En Afrique subsaharienne, il est a l’origine de prati-quement tous les cas de paludisme notifies, y compris sous la formę dinfections mixtes. Avec la rougeole, la malnutrition, les diarrhees et la pneumonie, il est 1’une des principales causes de mortalite des enfants de moins de 5 ans. Dans les zones de forte endemie, il saccompagne souvent d anemies severes et il est une cause importante de mortalite foetale. Dans les zones de faible transmission, les popu lat ions sont exposees au risque a tous les ages et les epidemies de paludisme a P. falciparum font des mil-liers de morts. Lorsque 1’immunite contrę le paludisme est faible, une infection peut evoluer rapidement en formę aigue, pro-voquant des lesions severes dans le cerveau et d autres organes. Le paludisme cćrebral se caracterise par un coma aboutissant souvent au deces ; en cas de guerison, certains patients gardent des sequelles neurologiques. Comme P. falciparum ne produit pas d’hypnozoites, il n y a qu’une seule generation de schizogo-nie tissulaire. On peut observer des recrudescences pendant une periode aliant jusqu’a 18-24 mois apres 1’infection initiale, mais ce point est difficile a surveiller dans les zones de transmission constante.
On observe en generał de nombreuses formes jeunes en anneau dans la goutte epaisse ; les gametocytes apparaissent dans les infections plus anciennes. Dans cette espece, les trophozoites matures et les schizontes sont sequestrćs profondement dans les principaux organes et on les voit rarement. La presence de schizontes caracteristiques dans les frottis de sang peripherique est en generał un indice de gravite de 1 'etat medical du patient. On peut observer du pigment malarique dans le cytoplasme des phagocytesqui ont ingere descellules parasitees. II arrivede voir chez des patients asymptomatiques, des gametocytes qui peu-vent infecter les moustiques.
La presence uniquement de formes en anneau en grand nombre est tres evocatrice d un paludisme a P. falciparum. Quand on ne voit que quelques anneaux, 1’identification de lespece peut s ave-rer difficile. Dans les frottis, les formes marginales (« accolees » ou « appliąuees ») sur le bord des erythrocytes, des infections multiples dans les hematies et de nombreux petits anneaux avec une double tache de chromatine etayent le diagnostic de paludisme a P falciparum.
Cette espece est presente dans toutes les regions tropicales et subtropicales et dans quelques zones tempćrees. Avec les mil-lions de journees d absenteisme quelle entraine au travail et dans les ecoles, elle est un facteur determinant et aggravant de la pauvrete. Elle est rarement mortelle. En Afrique de LOuest et en Afrique centrale, elle est rare, a cause du nombre important de sujets Duffy-negatifs qui semblent etre resistants a P. vivax. Dans ces regions, celui qui observe une infection de type P. vi-vax doit tout dabord exclure 1'infection a P. ovale avant de poser le diagnostic.
La duree d’incubation va de 13 a 17 jours, mais elle peut attein-dre, pour certaines souches, de 6 a 12 mois, bien que cette periode de latence soit difficile a mettre en evidence dans les rćgions tropicales. Lunę des caracteristiques importantes de lespece est la prćsence persistante dans le foie « d hypnozoites », un stade exo-erythrocytaire a Lorigine des rechutes pouvant survenir plusieurs mois, voire plusieurs annees apres.
Le cycle erythrocytaire est d’environ 48 heures. II n’est pas rare de trouver des trophozoites, des schizontes et des gametocytes dans les frottis de sang peripherique.
II est difficile de poser un diagnostic quand on ne voit que quel-ques anneaux dans un frottis et il peut s’averer necessaire dap-profondir lexamen a dautres stades parasitaires et de recher-cher des granulations de Schiiffner dans les hematies infectees et hypertrophiees. L’examen courant de la goutte epaisse met generalement en evidence divers stades parasitaires. Lexamen attentif des bords de la goutte epaisse permet souvent de voir des parasites entoures par le « fantóme » rosę des hematies et d autres signes de granulation.