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— attitude des grossistes qui se comportent en « detaillants » et reper-cutent sur la production leur hesitation devant la conjoncture;
— attente du programme d’investissements extśrieurs;
— diminution des debouchćs a 1’ćtranger des qu'une aide ofilicielle n’est plus apportee (potasse).
L’ensemble de ces symptómes donnę lieu a diverses interpretations. Cer-tains y voient pour une part les consćquences d’une remise en ordre des prix. Le regain d’activitó du textile qui a « digere » sa crise en abaissant ses prix, et qui attend mieux encore quand les commeręants auront repercutó entiere-ment cette baisse sur les prix de detail, est a 1’appui de ce point de vue. D’autres, par contrę, voient dans l’evolution recente une diminution de la demande qui se nourrirait d’elle-meme par la diminution des salaires distrlbues.
II semble qu’il n’y ait pas lieu d’etre aussi pessimiste, car les ralentisse-ments ne sont que partiels et en partie compenses .
B — LA PRODUCTION AGRICOLE
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1) La production vćg6tale
Pour le ble, le rendement moyen obtenu : 19,6 quintaux a 1’hectare n’avait jamais cncore etć atteint par notre pays et compense les reductions de suffaces effectuees au profit de la production fcurragere ces dernieres annćes. U faut voir li la consequence de Pemploi Judicieux des engrais comme du progres du machinisme agricole.
Les ol&agineux sont toujours en progression, notamment le cclza dont la production atteint 2 mlllions de quintaux.
La production des pommes de terre est insuffisante. Celle de bettcraves est mauvaise, ce qui est. sans importance en 1952 pour la richesse nationale, puisqu’il y a encore des excedents a rćsorber.
La production vinicoie est inferieure au rendement de 1951 mais depasse toujours les besolns de la consommation, d’autant plus que leffort nord-africain laisse une large surproduction ; par contrę la qualite est en generał excellente du fait de la sćcheresse de 1’^te.
2) La production animale
La penurie de ressources fourrageres, la iiievre aphteuse puis le froid pre-coce imposant la rentróe des animaux a 1’ćtable, ont entrainć une legere diminution de la production de lait (155 millions d’hectolitres contrę 160 Tan-nee dernłire). /
L’augmentation de l’approvisionnement en viande est du aux abattages anticipes plutót du fait de l*iaggravation de la fievre aphteuse que du manque de fourrages.
Les boeufs passent de 1,091 milliers de tetes en 1949 a 1.028.
Les chevaux passent de 2,414 milliers de tetes en 1949 a 2,333.
Par contrę les vaches passent de 7,843 milliers de tetes a 8.477, les mou-tons de 7,480 a 7,662 et les porcs de 6,760 a 7,154.
3) Ensemble de la production agricole
Si la production Industrielle est environ a 1’indice 145 par rapport a 1938, les progres de 1’agriculture s’expriment par des chiffres beaucoup plus faibles : a peine 5 a 10 % d’amelioration jwr rapport a la moyenne des annees 1934-1938.
Une des raisons de rimpuissance des salaires a rattraper les prix vient precisement de la. Si les salaries trouvaient sur le marche suffisamment de produits agricoles a des prix plus bas. la course des prix industriels et des salaires serait fortement ralentie.
Toutes les productions ne sont pas ćgalement utiles a cet effet : le vln et les betteraves sont deja excedentaires. Au contraire, la production de viande et des produits laitiers constitue un vćritable goulot d’ćtranglement pour le progres social.
Par ailleurs, la balance commerciale des produits agricoles avec 1’etranger est en deficit. Pour les premiers semestres, qui sont ceux de soudure, le dćficit est passś de 15 milliards en 1951 a 55 en 1952 ; la bonne recolte du btó pourra vraisemblablement le diminuer en 1953. Neanmoins la situation de la France en Europę pourrait ifacilement lui donner une balance excćdentaire.
Aussi les investissements de Tagriculture, a condition qu'ils soient orientes dans le sens d’une adaptation de la production a la consommation et i l’exportation, sont-ils hautement desirables.