194 Compte rendu des debat s
(ii) Les « relations afro-arabes » ont, en tout ćtat de cause, une grandę profon-deur de champ historiąue; elles sont plus anciennes et plus dćcisives que les relations eurafricaines, qui se sont intensifićes seulement depuis le xvc sićcle et, surtout, du fait de la colonisation. Ces relations anciennes mćritent d’etre globalement rććvalućes, car elles pćsent sur les situations actuelles. Des problćmes comme celui de la traite musulmane d’esclaves noirs et de 1’influence du droit musulman sur les structures africaines ont ćtć ćvoqućs. L’existence historiąue d’un « racisme arabe » a ćtć consi-dćrće comme peu probable. II convient de ne pas oublier le caractćre bilatćral des ćchanges de tout ordre entre les rćgions arabes de l’Afrique et les autres. L’islam n’a pas ćtć le crćateur des empires et Ćtats de 1’Afriąue occidentale et sud-orientale; de meme, la civilisation swahili prćexistait, pour 1’essentiel, k 1’apport arabe qui l’a enrichie.
(iii) La grandę diversitć des options actuellement adoptćes dans plusieurs domaines par le Maroc, la Tunisie, 1’Algćrie, la Libye ou 1’Ćgypte crće des conditions intćressantes pour 1’ćtude des types trćs diffćrents de relations existant entre les pays et les Ćtats africains noirs.
D’autre part, 1’action menće en Afriąue par un pays comme 1’Arabie saoudite devrait etre ćtudiće.
(iv) La principale ąuestion, relativement aux relations interćtatiąues, ćtait celle-ci : globalement, les Ćtats arabes contribuent-ils ou non k la libćration de l’Afrique? De ce point de vue, on peut noter des temps forts de solidaritć : 1’influence de Nasser en Afriąue, 1’action du groupe et de la Confćrence de Casablanca, la solidaritć contrę Israel, 1'appui arabe k 1’indćpendance de Djibouti et des Comores; il faut noter en outre la solidaritć de longue datę instaurće k Bandoeng. II serait bon d’examiner les relations entre FOUA et la Ligue arabe.
(v) L’ćtude des relations ćconomiąues devrait faire 1’objet d’une grandę atten-tion. Ćtaient-elles ou non ćgalitaires? Quelles formes revetait l’aide arabe? Quels ćtaient les types de coopćration? Y avait-il une possibilitć de complćmentaritć « k deux » entre pays arabes et africains noirs, ou « k trois » entre eux et 1’Europe? Pouvait-on envisager un resserrement des relations par voie aćrienne et terrestre, par exemple, une exploitation des ressources sahariennes en vue d’intćrets communs ?
(vi) Les ćchanges culturels ćtaient-ils k sens uniąue, 1’arabisation linguistiąue du continent africain aliant de pair avec son islamisation ? Quelle ćtait la portće des ćchanges d’ćtudiants ?
(vii) II convenait de ne pas oublier, au-deli des relations interćtatiąues, 1’importance de 1’islam, de ses rćseaux de confrćrie et d'associations, du sens de la communautć qu’ils renforęaient, en particulier par 1’intermćdiaire du pćlerinage k La Mecąue, en pleine expansion.
(viii) Les zones auxquelles 1’ćtude devait s’attacher en prioritć ćtaient celles des Ćtats de contact, de la Mauritanie au Soudan, et celle de la cdte orientale du continent, au substrat africain ancien sur leąuel se sont greffćes des influences musul-manes, surtout depuis le xive sićcle.
(ix) Le choix des auteurs capables de traiter ces ąuestions ne constituait en rien un cas particulier du point de vue des rćgles que le Comitć scientifiąue avait fixćes et respectćes dans ce domaine.