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insćparablcs dc cctłe vie, cc scrait un mcurlre quc d’enlever cc secours a tant d’infortunćs qui n’ont d'autrc rcssourcc dans lcurs pcincs quc les consola-tions que la rcligion procure et d’autrcs espoirs quc les recompcnscs qu'clle proniet ct qu’ellc assurc. Si cc 11’est donc pour vous, Monsieur, cc sera au moins pour les autres quc vous respectcrez la rcligion dans vos ćcrits; j’cn scrai volonticrs le garant. j’en con-tractc nieme ici pour vous 1’engagemcnt aux pieds dc ces autels et devant le Dieu qui y rćsidc. Monsieur, vous ne mc rendrcz pas parjure!
» Esprit, douccur, fortunę, graces ct vertu, quc faut-il de plus pour vous_rcndrc heurcux?
> Ne diffćrons donc plus le moment qui va, pour toujours, unir vos destinees. Puissicz-vous benir & jamais le jour dc votre union! Puisse le ministre qui vous unit applaudir toujours k votre bonheur! »
, Puis l’abb£ Bórardicr posa k chacun des ćpoux la question rituclle; le mariage etait accompli. Lc vi-% caire, M. Guendevillc celebra la messe. Ce ne fut pas la messe pro sponso et sponsa, interdite en temps prohibć, mais probablement la messe de saint Thomas de Cnntorbćry, martyr; les orneraents ćtaient rouges. II n’y eut pas naturcllemcnt dc benediction nupliale.
Apres la inessc, les dcux ćpoux vinrcnt a la sacris-tie signer 1’acte de mariage et reccvoir les fćlicitations habitt^lles. M. Claretie a copie 1’acte dans les regis-tres de la paroisse: le voici:
« Lc 29 dćcembrc 1790 a ele celebro le mariage de Lucilc-Simplice-Camille-BenoU Dcsmoulins, avocat, age de trente ans, flis de Jean-Benoit-Nicolas Des-moulins, lieutenant generał au baillage de Guisc, et de Marie-Magdelcine Godard, consentants, avec Annc-Lucilc-Philippc Laridon Duplessis, ugee de vingt ans,
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filie dc Claudc-Etienne Laridon Duplcssis, pension-naire du Roi, ct d’Anne-Franęoise-Marie Boideveix, prćsents et conśentants, les dcux partics dc cettc paroisse, Pćpoux deptfis ^ix ans rue du Theatre fran-cais, 1’ćpouse de fait et de^droit dcpuis cinq ans avec scs pere ct mćre.
Prćsents: Jćróme Pćtion, dćputć a PAsseiublće nationale, rue Neuve-des-Mathnrins; Charles-Alexis Brulard, dćputć a PAssscmblec nationale, rue Neuve-des-Matburins; Maximilicn-Maric-lsidore Robcspierrc, dćputć i PAsseiublće nationale, ruc Saintonge, paroisse Saint-Louis en Pisie.
Ont signć: Camillc Desmoulins, Laridon Duplcssis (1 ćponse), Laridon Duplcssis, Boidevefx, Pćtion. Brulard, Robespierre, Mcrcier, J.-N. Brissot, dćputć b PAsseiublće nationale, (iuendevillc, vicairc. »
Quclques instants plus tard, le repas de noces ćtait servi chez Camillc, rue du Thćfare-Franęais. Autour de La grandę table aux quatre pieds tournes cn aca-Jou massif que M. Lenótre a vue k Vcrdun, il y avait dix convivcs; les deux ćpoux, M. et Mme Duplcssis, la jeunc Adele, Pabhć Bćrardier ct les quatre tćmoins qui avaicnt portć les cordons du pocie.
Camillc croil maintenant avoir acquis avec la gloire, J'amour ct la richessse. Hćlas! que de mensonges il a du accumuler pour y arrivcr. Dans Pacte de mariage, il ovait menti en disant qu’il dcmcurait dans la paroisse Saint-Sulpice depuis six ans. £t.c'est Jii le moindre de ses mensonges. II avait promis de ne plus ćcrire contrę la religion. il Pavait promis a M. de Pnnceinont et a Pabbć Bćrnrdicr. Le samedi sui-vant, 1" janvier 1791, il se hala dc foumir dans son journal la prcuvc qu’il ne s’ćtait pns.«»laisse enve-loppcr dans les filets de saint Picrrc »: sa vervc raił-' leusc y dćcocha force plaisantcrics voltairiennes contrę
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