1998a) et dc Protadelomys alsaticus du gisement de Bouxwiller ont ete comparćes a quatorze especes de rongeurs de 1’Eocene inferieur et moyen, dont treize nord-americaines et une asiatiąue (tabl. 7). La matrice de distances (euclidiennes) obtenue (tabl. 8) a ćte analysće par la methode de Fitch & Margoliash (1967) - logiciel FITCH de Phylip v. 3.5c (Felsenstein 1993) avec P = 2, la correlation entre les distances mesurees et la variabilitć qui leur est associee ćtant tres significative (p < 0,1 %). Le phenogramme obtenu (fig. 18) est "enracine" par les especes Cocomys lingchaensis Li et al., 1979 (Cocomyidae, Ctenodactyloidea; v. Li et al. 1989) et Acritoparamys atavus (JEPSEN, 1937) - espece a nouveau attribuee au genre Paramys par Dawson & Beard (1996).
Plusieurs constats s’imposent.
II convient tout d’abord de constater que la succession observće, d’Acritoparamys atavus a Pseudotomus robustus, respecte bien 1’ordre d’occurence biochronologique constate pour ces differentes especes, la longueur des branches teiminales etant d’autant plus grandę que 1’ecart biochronologique observe entre le taxon considdre et le taxon -ou groupe de taxons - le plus proche est important (e.g. Mytonomys mytonensis et Microparamys cf. minutus). La longue branche associee au Manitshini Pseudotomus robustus s’explique, elle, par le fait que cette espece appartient h un groupe ayant diverge trbs tót du reste des Ischyromyidae.
Le Reithroparamyini nord-amćricain Acritoparamys atavus - a nouveau considere comme espece du genre Paramys par Dawson & Beard (1996: 310-311, 314-315), et rapproche par ces auteurs de P. adamus, espece de plus petite taille dćcrite dans le Clarkforkien inferieur (Cfl) - et 1’espece europeenne "Paramys" woodi presentent la structuration mandibulaire la plus proche de Cocomys lingchaensis. A ce titre, elle peut donc etre qualifiee de primitive pour un Ischyromyidae.
Les autres especes europeennes incluses dans la matrice, Ailuravinae exceptes, ainsi que Paramys taurus WOOD, 1962 - espfece considśree par Korth (1984: 64) comme ćtant le Paramyinae "vrai" le plus primitif dćcrit a ce jour - prósentent une structuration mandibulaire intermediaire entre celle de "Paramys" woodi et celle du Sciuravidae piimitif Knightomys huerfanensis. L’aspect plus primitif de la "structuration mandibulaire" - i.e. des rapports de taille et de formę relatives entre les diffćrentes catćgories dentaircs - de "P" woodi vis-&-vis de celle de P. taurus est en accord avec la morphologie dentaire de ces deux especes (v. ci-dessus, discussion de "Paramys" woodi et du genre indet. 1). Sur cette base:
— les genres Pantrogna et Sparnacomys sont regroupes, ce qui renforce 1’hypothese de l’existence d’un ancetre commun h ces deux lignees;
— les deux especes de Protadelomys (Theridomyidae) analysees sont bien rapprochees d'llartenbergeromys hautefeuillei nov. gen. et sp., cet ensemble prdsentant une "structuration mandibulaire" plus derivee que celle de Pantrogna russelli;
— les quatre especes d’Ailuravinae prćsents dans la matrice montrcnt une "structuration mandibulaire" relativement semblable, et plus derivee encore que les autres formes europeennes analysees, situation contrastant avec 1’apparent "archaisme" de leur morphologie dentaire.
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