entre le Nord et le Sud de 1’Europę en ce qui conceme l’arrivee de nombreux Ordres ou Familles modemes de Mammifćres (Rongeurs, Artiodactyles, Pćrissodactyles et Chiroptćres notamment; phase notće "2?" sur la fig. 24).
CONCLUSIONS
Au terme de ce travail, un bilan concemant les rongeurs de 1’Eocćne infćrieur et moyen d’Europe peut etre drcssć. Ce bilan repose sur 1’ćtude comparće de plus de 3600 spćcimens dentaires correspondant h 14 lignees phylćtiques, au moins; il conceme tant les aspects systćmatiques - et donc phylogenćtiques que biochronologiques et paleobiogćographiques.
Des points de vue systematique et phylogenetique, en ce qui conceme la Familie des Ischyromyidae - composante principale, en Europę comme en Amćrique du Nord, de la Guilde des Rongeurs durant la periodc considćree notre etude met plus encore en ćvidence, par rapport aux donnees dćja publićes (Michaux 1968, Ilartenberger 1971a, 1975), 1’aspect soudain de sa radiation adaptative. En Europę, cette radiation se traduit par la misę en place, des le debut de 1’Eocene infćrieur, de 4 sous-familles (fig. 17): Ailuravinae (Euromys nov. gen., Meldimys et Ailuravus), probablement originaires d’Asie, Paramyinae (?) ("Paramys" woodi et Gen. et sp. indet. 1), Pseudoparamyinae (Pseudoparamys et Plesiarctomys) et Microparamyini, ces trois demiers groupes immigrant probablement d’Amćrique du Nord (fig. 24). La structure systematique de ce demier groupe apparait plus complexe que prćvue, 4 lignees phylćtiques distinctes etant dćsormais caractćrisees dans 1’Eocene infćrieur: Spartiacomys, Pantrogna,
Hartenbergeromys nov. gen. et Masillamys. De plus, cet ensemble apparait etre & 1’origine de 2 familles europćennes distinctes: les Gliridae (Eogliravus, s’enracinant dans Sparnacomys), et les Theridomyidae, le genre Hartenbergeromys nov. peimettant d’enraciner ce groupe dans le genre Pantrogna.
A partir de 1’anaiyse morphologique et de la comparaison des populations identifiees et rapportees aux differentes lignees phyletiques ainsi distinguees, une echelle biochronologique des differentes localitćs fossiliferes etudiees (au nombre de 27) a pu etre proposee en recoupant les informations foumies par les 12 lignees les mieux definies (fig. 19). Cette echelle, qui s’accorde bien a 1’ćchelle MP des niveaux-reperes du Paleogene d’Europe, permet de distinguer, au sein de 1’Eocene infćrieur et grace aux seuls rongeurs, 8 niveaux successifs caracterisćs par les degrćs d’evolution des lignees, soit, du plus ancien au plus rćcent: Silveirinha, Fordones-Palette, Dormaal, Mutigny, Condć-en-Brie, Avenay, Saint-Agnan et Prćmontre-Grauves. A notre sens, s’agissant du demier niveau, la localite de Prćmontre devra, h l’avenir, etre choisie comme localite type du niveau-repere MP 10 a la place de Grauves (= Cuis).
Dans un^ second temps, cette echelle biochronologique a ete calibree par la methode des Ages Numćriques (Legendre & Bachelet 1993, Escarguel et al. 1997).
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