51
mais bien Z, limit premier, Phomme universel, parcil et diffórent de tous ses semblables.
Pour nous presenter cet Etre qui est nous, Flaherty utilise des artifices de la misę en scene et prend de grands raccourcis avec Phistoire. II s’agit tout d’abord de la faęon de faire nće du besoin : sa camera Bell & Howell 35mm de Pepoque est lourde, le film revearsal est lent et necessite P emploi d’un trepied pour faire de bonnes images ; Flaherty devra donc demander a ses protagonistes de performer pour lui devant la camćra.
Mais ąuelles images filmer? Voila que Flaherty prend le pari de montrer 1’Inuit dans son essence premiere, celle du chasseur sur la banquise, muni dlnstruments surgissant d’un passe pas si lointain, histoire de prćserver pour la posteritć une faęon de faire que deja les avancees technologiques de Pepoque ont relegue aux oubliettes.
On utilise un fusil? II filmera deux chasses au harpon, celle du morse et celle du phoque, quitte a prendre ce raccourci avec Phistoire pour fixer a jamais une faęon de faire traditionnelle.
Et, dans un sens large du mot, c’est au sacre que Flaherty nous convie, a des celebrations de Pessence de Phomme et k Pappel au divin, par le truchement de ces sequences de la vie quotidienne traditionnelle dćpouillee de ses artifices. Et pour ce faire, Flaherty va fictionner par la misę en scene des actions devant la lentille et par une construction qui raconte chronologiquement ou presque « une joumće dans la vie des camarades », ici la joumee s’etalant sur une annee. Deja, il nous gagne . d’entree de jeu alors qu’il utilise Phumour et etablit ses conventions des le depart avec la sequence d’ouverture oii Pon voit toute sa familie sortir du kayak k la maniere des clowns cars de cirque. Mais Flaherty choisit ses sćquences, et la misę a mort des animaux qui assureront la survie du elan participe du sacre. Chasse au morse au harpon, ou Flaherty utilise habilement le premier plan (le chasseur) et