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ronde-bo8se 1. II est plus rśpandu en milieu provincial qu’a Romę et dans le8 zones intensćment latinisćes. Graillot rattache ce motif au culte de la dćesse Cybele, expliquant ainsi sa prćsence sur les monuments funćraires : « La mort du taureau mythique dćtermine une seconde et plus belle cróation, de meme le taurobole communique a 1’ame une naissance nouvelle pour une meilleure vie» 33 plus tard, dit Graillot, ce motif se transforme en symbole astrologique, a savoir en symbole de la lutte des saisons, le lion reprósentant l’ćtś et le taureau le prin-temps. F. Cumont inelinerait a admettre cette interprćtation M.
II convient de mentionner que le sarcophage ou figurę le lion tau-roctone pourrait ne pas etre de facture locale, śtant donnó qu’il est en marbre de Proconnese. Gest donc sous toute róserve qu’il doit etre attribuś a l’art provincial de la Mśsie Infśrieure. On le retrouve cepen-dant sur la stele ćrigće a Histria en 1’honneur de la pretresse de Cybele, Aba 35. Le fronton du monument est occupć par la dśesse assise sur un tróne, mais de part et d’autre, sur les acrotkres, apparaissent ces memes lions aux pattes posćes sur des tetes de taureaux. Le motif iconogra-phique est donc identique, ce qui prouverait qu’il avait bel et bien ćtć adoptś dans la rćgion. Pourtant, si dans le cas ci-dessus le motif semble effectivement se rattacher au culte de Cybele, ainsi que le supposait Graillot, cette signification ne saurait etre ćtendue au symbole funś-raire. II pourrait s’agir d’un motif iconographique a double sens : la mort inexorable sur les monuments funćraires, le sacrifice crćateur sur ceux lićs au culte de Cybele.
Tant par son iconographie que par son style, ce type d’ornemen-tation est proche de certains exemplaires d’Anatolie, tels que les deux steles d’Altyn-tach eonservćes au Musće de Brousse 3#.
Enfin, les sarcophages ou les portraits des dśfunts figurent sur les acroteres sont śgalement reprósentćs dans les rśgions danubiennes par le sarcophage n°2. II apparait aussi en Bułgarie et, plus loin, aussi bien en Asie Mineure qu’en Italie septentrionale.
Un probteme ćpineux soulevć par 1’ćtude des sarcophages de la Mćsie Infśrieure est celui de leur chronologie. On est en prćsence d’un type qui apparait au II2 siacie de n.A et se maintient jusqu’& l’ćpoque chrćtienne. II n’existe aucune preuve que les sarcophages aient continuć a etre en usage dans la Dobroudja a l’śpoque du Bas-Empire, ainsi qu’il est attestć pour 1’Italie du Nord par d’innombrables pióces (&
BCH, XXXIII, 1909, p. 286.
ł Ibidem, pp. 111-139.
at Graillot, Le culte de Cybłle, Mtre des Dicux, dans VEmpire romain, Paris, 1912, p. 158.
34 F. Cumont, Les rcligions orientales dans le paganisme romain, Paris, 1929, p. 158. 36 Era. Popescu, « Dacia 2, N. S., IV (1960), pp. 273—297.