5950747818

OBJECTIFS ET PRIORITES DE LA CO-OPERATION FRANęAISE

Les objectifs

La France a passe des accords parti-culiers de coopćration avec un certain nombre de pays auxquels elle est atta-chśe par de multiples liens historiques ou culturels. Ce faisant. elle sest enga-gee & participer ś leffort de developpe-ment de ces pays.

Mais. a l effort pour quel dćveloppe-ment ?

II y a vingt ans. la question naurait guere ete posee ou. si elle avait śtś po-sśe. il y aurait etć repondu que. apres une phase de « decollage ». les pays en voie de developpement devaient plus ou moms suivre la voie qu'avaient par-courue avant eux les societśs aujourdhui industrialisees.

Depuis. les pays en developpement et. parmi eux. les pays d'Afrique et de 1'ocean Indien. ont pris conscience que la reproduction plus ou moins fidele des societes industrialisees — que celles-ci soient a economie de marchś ou a plamfication centrale — ne pouvait constituer pour eux un objectif valable et que cette voie conduisait a des im-passes lis ont pris conscience qu'ils ont a maintemr leur specificitś. leur « authenticite ». lis ont pris conscience qu'ils doivent dśvelopper leur propre projet de societś. tenant compte de leur situation prśsente. de leurs atouts et de leurs handicaps naturels et tenant compte aussi de cette spścificite cultu-relle.

Leur problóme majeur d aujourd hui et de demain est donc de concevoir. d'experimenter et de developper de nouveaux systśmes de production, plus efficients que les systemes traditionnels ou les systemes actuellement en place, et qui permettront ś un nombre accru dhommes de vivre et de mieux vivre.

Les energies nouvelles et renouvela-bles peuvent sintćgrer dans ces systemes de production afin de concourir a a nourrir 1'homme. ś le maintenir en bonne sante. ś amśliorer son cadre de vie en milieu rural en particulier.

Dans leur recherche dun nouveau systóme de production. les pays en dó-veloppement et particuliórement les pays d'Afrique noire et de 1'Ocean indien ne partent pas de zero. II serait dommage dabord de negliger I'exp6-rience accumulśe par les societśs tradi-tionnelles africaines, experience qui peut śviter bien des erreurs dans la misę en place de systemes de production et de techniques nouveaux. Mais il serait tout aussi dommage de ne pas puiser dans 1'amas de savoir et de sa-voir-faire accumule par lenorme effort de recherche scientifique et technique conduit de faęon continue depuis des dścennies et qui a rendu possible nos socićtśs industrialisees

Aussi. les pays en developpement sont-ils confrontes a un triple problóme, dans leur recherche de nouveaux systemes de production :

—    developper des technologies pro-pres pour repondre a des besoins parti-culiers ou ś des conditions de production qu/ ne sont pas celles des societes industrialisees ;

—    puiser dans le stock des techniques disponibles celles qui peuvent contri-buer a la misę en place des nouveaux systemes et qui peuvent. selon l'expres-sion maintenant classique. etre transfe-rees ;

—    concevoir et experimenter enfm des combinaisons nouvelles de techniques. plus efficaces que les precedentes. utili-sant aussi bien des techmques transfś-rees que des techniques mises au point de faęon specifique et qui fassent avan-cer les pays en developpement dans la misę en oeuvre de leur projet de socie-

te.

Aussi, la France. qui s est depuis fort longtemps preoccupee des probiemes specifiques que pose l application de la science et de la techmque dans les pays en developpement. a-t-elle pro-gressivement oriente son action dans cette voie Un des objectifs majeurs de son action de cooperation est aujourd hui d aider ces pays. dans la mesure et dans les directions ou ces pays le souhaitent. a resoudre le triple probl^me dont la solution conditionne leur avenir: rechercher de nouvelles techniques adaptćes. transferer les techniques transfórables. concevoir et dóvelopper de nouveaux syst&mes technologiques utilisant les unes et les autres.

Les priorites

La misę en place de ces systemes nouveaux demandera certainement un effort soutenu sur une longue periode et un effort s exeręant dans de multiples domaines : l agriculture aussi bien que 1'industrie. I habitat. la santś. 1'enseigne-ment. l energie. etc. II faut noter en effet que le developpement est un tout et qu'un changement technologique intro-duit dans un domaine de l'activite hu-maine n apportera le supplement d effi-cacitó souhaite que si les mesures d ac-compagnement necessaires sont prises dans les autres domaines. L'ćchec d un certain nombre de projets de develop-pement agricole ou industriel. faute des modifications indispensables dans le systeme de la formation ou dans le sys-t^me des transports par exemple. a lar-gement mis en ćvidence ce caractere global du dśveloppement et a sensibili-s6 les pays en developpement ś ce pro-bleme.

Aussi. pour repondre a l attente de ses partenaires africains. la France s'ef-force-t-elle de mettre ś leur disposition son acquis et son potentiel de recherche scientifique et techmque dans des domaines extremement divers, domaines que l on passera tres rapide-ment en revue plus loin.

Mais. malgre ce caractere global du developpement. tout ne peut etre fait tout de suitę. Par ailleurs la France a ac-quis une experience dans certains domaines ou l efficacitś de son appui a la misę en place de technologies nou-velles peut etre plus grandę qu'ailleurs. Aussi. en accord avec ses partenaires. la France a-t-elle ćte amenee ś choisir quelques secteurs ou ses efforts en fa-veur de la misę en oeuvre de nouveaux systemes technologiques sont conside-r6s comme prioritaires.

Cependant, ś ces priorites secto-rielles il a pu sadjoindre parfois des preoccupations d autre naturę, telle la nścessite de faire face aux probiemes des Etats Saheliens d'Afrique de 1'Ouest. qui ont etś touchśs et sont en-core partiellement touches par la sśche-resse. En fait la secheresse a jouó le role de rćvćlateur de l etat precaire de ces pays et des menaces qui pósent sur eux : alśas de la pluviometrie. avancee du desert. degradation des sols. etc., alors que ces pays doivent nourrir une population croissante et que certains d entre eux comptent parmi les plus pauvres du monde. La recherche d un nouveau systśme de production agricole permettant de faire vivre une population accrue. de preserver — ou de rś-tablir — les equilibres ścologiques et de mettre ces Etats a 1'abri des effets du ne nouvelle secheresse prolongće est apparue absolument prioritaire pour permettre le developpement — voire la survie — des rśgions saheliennes. La coopśration franęaise a donc entrepris dorienter plus massivement ses moyens vers 1'ótude de ce probleme difficile. en łiaison bien entendu avec les autres aides exterieures interessees. car toutes les bonnes volontśs ne se-ront pas de trop pour aider le Sahel a surmonter ses difficultes. C est dans ce cadre qu‘a śte lancó en 1975 le pro-gramme « Sahel-Energies nouvelles » essentiellement oriente vers le pom-page de l eau. Ce programme ótendu en 1979 a d autres pays de l'Afrique. est maintenant mis en oeuvre par le Com-missariat ś TEnergie Solaire et couvre de multiples applications des energies renouvelables pour I habitat. la sante. la production d electricitb...

En effet toutes les rśgions d'Afrique ne connaissent pas les memes difficultes qu'au Sahel. Toutes. en revanche, y compris les pays sahćliens. ont des res-sources naturelles, elles ont des poten-tialitćs agricoles. pastorales. piscicoles, forestieres. energ6tiques, mmiśres... Toutes ces potentialites sont loin d etre connues et lorsqu'elles sont connues. toutes sont loin d etre exploitśes effica-cement et lorsqu'elles sont exploitóes. toutes sont loin d etre valorisees au mieux des intćr^ts des populations.

40-1