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198 R.A.C.F. 29. 2, 1990

L’artisanat de la terre cuite, et surtout de la ceramique, a fait quant a lui l*objet de plusieurs inventaires rćgionaux recents (pour le Limousin: LINTZ, 1989: vol. I, 274-279, et vol. V, Fig. 125; pour la Normandie: JIGAN et MARIN, 1987: cf. p. 334; pour la Franche-Comte: CHARLIER, 1990; pour le Nord : THUILLIER; 1990). Malheureusement, il n’appara?t que trop ici que les contextes de decouvertes ne sont pas la preoccupation principale des auteurs. S’il est clair, comme toujours, que Pessentiel des decouvertes d’ateliers et de fours de potiers concement des villes (faubourgs) et des agglomerations secondaires, quelques sites sont toutefois localises a la campagne, parfois dans des villas ou a proximite (3 ou 5 en Limousin ? Quelques cas signales cn Normandie: op.cit., n° 50.360, 61.092, 61.225...). Mais il est la plupart du temps difFicilc, fautc dc mentions explicites, de se rendre precisement compte de ces contextes et de ces relations.

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46 - UNE NOUVELLE ASSOCIATION. - Encore une nouvelle association archeologique, encore de nouveaux collo-ques, diront certains...

Mais il a semble a quelques chercheurs (Gerard CHOUQUER, Jean-Louis COLLART, Franęois FAVORY, Jean-Luc FICHES, Thierry ODIOT, Claude RAYNAUD, Lucien RIVET, Paul VAN OSSEL... et moi-meme) que la periode gallo-romaine etait particulierement negligee aujourd’hui, non traitee en tant que telle, et tout particulierement en ce qui concerne ses aspects ruraux.

Beaucoup de documents dorment aujourd’hui dans des cartons et des archives, et pas seulement ceux qui sont issus de Parcheologie de sauvetage.

Un colloque biennal, itinerant, dont les Actes seraient rapidement publies, permettrait sans doute de faire sortir cette documentation au jour pour les chercheurs. Outre les recherches et fouilles de la region concernee par le colloque, un theme specifique, traite en “Table Ronde”, serait a chaque fois choisi.

II s’agit de faire circuler 1’information, parfois figee, souvent d’acces difFicile, entre archeologues et historiens de diflfe-rentes origines, et aussi entre regions (Nord et Sud notamment, mais aussi par ex. Gaule aujourd'hui de langue germanique, voire neerlandaise...).

Une association, ouverte a toutes les personnes interessees par ce domaine (le monde rural en Gaule Romaine), assurera Porganisation de ces colloques et leur publication. Elle devrait voir le jour au premier semestre 1991. En attendant, il est possible de s’adresser a Pauteur de ces lignes pour tous renseignements.

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47    - NOUVELLE PROGRAMMATION. - Nous avions en son temps commente le programme H.13 du Conseil Supe-rieur de la Recherche Archeologique “Terroirs et villae” (cf. notice n° 10: RAC, 24 1985: 123).

Cette programmation a ete, dans le courant de Pannee 1989, profondement revisee et remise a jour. Le domaine rural de la Gaule romaine s’inscrit maintenant dans le programme H. 11 “ Terroirs, productions et etablissements ruraux en Gaule ”, mis au point notamment par Loic LANGOUET.

Malheureusement, 1’intendance n’a pas suivi: ce n’est qu’apres le 15 septembre 1990 qu’a commence a etre difTuse le fasci-cule de programmation (La Rech., 1990; cf. pour nous: 184-191).

Nous ne nous etendrons pas ici sur ce texte, a partir duquel nous avons, avec quelques collegues, souhaite nous prononcer par ailleurs plus en detail (CHOUQUER et ai, 1990/91).

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48    - OCCUPATION DU SOL EN TOURAINE. - Un recent memoire universitaire (LECOMPTE, 1989) aborde la ques-tion du peuplement et de Poccupation du sol dans un petit terroir de 1’ouest de la Touraine (region de Bourgueil); une publication anterieure (LECOMPTE, 1987) avait permis d’entrevoir les principaux sites concemes.

L’auteur a mene, durant plusieurs annees, une enquete et des prospections sur ce territoire, qui Pont amene a decouvrir d’assez nombreux sites archeologiques, notamment de la periode gallo-romaine.

Mais il se pose, dans ce type de recherche, un probleme methologique grave. qu’a notre avis J.-P. LECOMPTE n’a pas bien su maitriser ni meme vraiment prendre en compte.

De maniere generale - 1’engouement recent pour les prospections systematiques (cf. notice n° 5: RAC, 23, 1984: 127; notice n° U: RAC, 24, 1985;notice n°21 : RAC;26,1987 :214; notice n°32: RAC, 27,1988:227) obligeale reaffirmeravec vigueur -, la carte des sites cartographies decouverts au cours de ces enquetes ou prospections (quel que soit leur caractere systematique) n'est pas la carte de Poccupation du sol, pour une epoque determinee, notamment ici gallo-romaine.

Et ce n’est que par Pintroduction a posteriori de raisonnements correcteurs, appliques par une critique elle aussi systema-tique, que ces donnees, qu’elle qu’en soit la richesse qualitative et quantitative, peuvent etre prises en compte dans la reconstitution des terroirs habites aux epoques anciennes, en terme d’occupation du sol et de “peuplement”.

Meme dans les meilleures conditions (plateaux, labours...), Pon n’obtient qu’une vision deformee qualitativement et tron-quee quantitativement de la realite ayant existee.

Dans beaucoup de cas, le probleme est extremement pesant: couvert vegetal, terrains accidentes, etc... Le boisement, les herbages, les depóts de pente (plus souvent qu’on ne le pense d’epoques historiques), comme d’ailleurs les constructions actuelles, sont autant de masques qui nous empechent de percevoir de vastes pans de cette realite (ou du moins de ce qui en subsiste!).