200 R.A.C.F. 29. 2. 1990
II serait donc prudent de ne pas ricaner a propos de certaines hypotheses de surfaces avancees, au nom de theories tout aussi peu fondees. Seule la critique raisonnee des arguments utilises, a la lumiere de nos connaissances historiques et archeologiques, est de misę en la matiere.
Et il faut se rendre a Pevidence: Parchćologie - pratiquement ici notre seule source pour la plus grandę part de la Gaule -n’est pas apte a repondre a toutes nos interrogations, meme si, dans ce domaine specifique, des pistes interessantes semblent aujourd’hui s’ouvrir (par la reconstitution des parcellaires, la topographie funeraire, etc...).
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51 - FOUILLES DE VILLAS. - Nous n’insisterons pas de nouveau (cf. notice n° 22: RAC, 26, 1987: 214-215 ; et n° 35: RAC, 27, 1988: 228-229) sur la richesse de Papport des fouilles de grandę surface concernant les exploitations agricoles et autres sites ruraux gallo-romains.
Malheureusement, la quasi totalite des fouilles franęaises actuelles de ce typese situe dans le strict cadre de Parchćologie de sauvetage, ou la selection a priori des sites a fouiller n’est pas (pas encore?) de misę...
II n’en reste pas moins que les informations que nous apportent ces fouilles nouvelles sont d’une richesse et d’un interet indeniable.
On en voudra pour preuve - a titre d’exemple - deux sites recemment fouilles et signales en Picardie: ferme indigene, puis villa de “ la Butte Grise ” a Plailly (Oise) et villa de “ la Bufosse ” a Verneuil-en-Halatte (Oise) (BLANCHET et ai, 1989, 1: 233-234, Fig. 30; et 244-246, Fig. 37).
On pourrait citer aussi, toujours dans POise, deux sites de Longueil-Sainte-Marie “Le Bois Harle” (BONIN et VANGELE, 1989; VANGELE et DUJARDIN, 1989) et “La Butte de Rhuis" (BONIN, 1989).
D’autres exemples, pour la plupart inedits ou presque (catalogues d'exposition, particulierement fleurissants en cette Annee de PArcheologie), sont issus des grandes operations recentes de sauvetages programmees: autoroutes, aeroports, parcs de loisirs et autres TGV...
Esperons que ces travaux seront publies d’une maniere digne de Pinvestissement qu’ils ont occasionne, et de leur interet intrinseque. Mais ce n’est pas Porientation que prend aujourd’hui Parchćologie “ prćventive ”.
Signalons encore, pour le Limousin, deux courtes publications concernant la villa de “la Vedrenne” a la Chapelle-Saint-Martial (Creuse) (FREYTET, 1985 et 1987), et pour la Corse, - si mai documentee jusqu’alors - Pinteressante monographie de PERGOLA et VISMARA (1989) sur le site rural de Castellu (Haute-Corse), ouvrage dont nous faisons par ailleurs le compte-rendu pour le present numero de la R.A.C.
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52 - VILLAS ET DECOR ARCHITECTURAL. - Loin de nous Pidee qu’il faille aujourd’hui abandonner Petude des parties residentielles des villas au profit des dependances: il s’agit d’un simple probleme de re-equilibrage, et il ne faudrait pas tomber dans Pexces inverse de celui des dernieres decennies.
L’exploration de ces residences parfois luxueuses, de leurs bains (cf. notice n° 17: RAC, 24, 1985:128), Petude detaillee de leur architecture, de leur decoration, sont notamment susceptibles de nous apporter de tres riches et precieuses informations sur le statut economique et social du resident et des occupants, et de nous permettre de hierarchiser ces sites.
II nous parait donc essentiel de signaler - pour Pinstant sans autre examen critique - quelques publications recentes trai-tant particulierement du decor architectural de la villa romaine.
Deja, un joli catalogue (La Laurentine..., 1982) avait attire Pattention sur cet element en Italie: c’est cette contree qui reste au centre des preoccupations de deux recents ouvrages germaniques d’une grandę richesse: MIELCH, 1987, et NEUDEKER, 1988.
La Gaule est a ce titre encore peu documentee: il est bon de rappeler a ce sujet Particie de BRAEMER (1982) sur PAqui-taine (encore!). Les recherches en la matiere sont peut-etre plus poussees chez nos collegues de langue germanique, ou des villas imposantes comme Echternach ou Welschbillig ont commence a etre bien etudiees (cf. BINTZ et ai, 1981; Villa..„ 1988).
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53 - ICONOGRAPHIE. - II s’agit la d'une source que Pon aurait tort de negliger en notre domaine, a condition de 1’uti-liser avec la prudence qui s'impose, les themes artistiques de la peinture, de la mosai'que, de la sculpture etant susceptibles de suivre les “modes” de la thematique, et donc a s’eloigner de la realite du monde rural gallo-romain a Pechelle locale.
Signalons a ce titre ici une interessante recherche, qui touche surtout PAntiquite tardive (LAFON, 1988; cf. 1986), et notamment aux representations de scenes pastorales, mais aussi par exemple de chasse, du monde romain Occidental chris-tianise.
Signalons aussi la decouverte d’une tres belle representation sculptee (aedicula, de caractere tres vraisemblablement cultuel) a Fontoy (Moselle) (GEBUS et KLAG, 1988; 1990; MASSY et ai, 1989: 107, Fig. 30). II s’agit d’un edifice corres-pondant tres probablement a la pars urbana d’une villa, du type a galerie de faęade et pavillons latćraux courant dans nos regions. Par rapport aux restitutions d’elevation habituellement proposees, on notera ici que le pignon des pavillons lateraux est tourne vers la faęade, et que ceux-ci presentent donc une couverture a double pente, perpendiculaire a celle du toit de la galerie, ce demieren “appentis”; en outre, un troisieme pignon est figurę au centre de la galerie, correspondant sans doute