27 LA FONDATION DE L’«ACAD£MIE GRECQUE» DE BUCAREST 141
ment chronologiąue, mais met en discussion la personne meme du fon-dateur : celui-ci est-il §arban Cantacuzino ou Constantin Brincoyeanu ?
Trois ans aprós la parution de l’ouvrage ou Erbiceanu hćsitait entre les annćes 1680 et 1689, parait sa grandę śtude sur les chroniąueurs grees. Cette fois-ci, Erbiceanu ne propose ni l’annśe 1680, comme la premiere fois, ni 1689, datation pour laąuelle il avait pourtant dćclarć possćder des «monuments », mais il se dócide pour 1679. II accorde & cette datę un caractere absolu et dófinitif, en 1’insćrant dans le titre du bref histo-rique qu’il fait de 1’ćcole 92. Qu’est-ce qui a dćterminś Erbiceanu a opter avec tant de certitude pour l’annće 1679, c’est-&-dire pour la premiere annće du rcgne de §erban Cantacuzino? D’autres ,,monuments” plus concluants que la notę autographe meme de Sevastos Kyminites? A-t-il ćtć influenc^ par le ealcul si approximatif et arbitraire de Chassiotis — fondć sur 1'information tardiye et intćressóe de Mihai Cantacuzino? II est difficile de le prściser.
Y. A. Urechia, qui le premier, en 1892, a ścrit une histoire de 1’ensei-gnement dans nos pays pour l’intervalle 1800—1864, y prćsente aussi — tres sommairement — dans 1’introduction la situation des siecles antś-rieurs. Tout en śvitant de donner une datę prścise, il croit, pourtant, que l’Ecole princiere de Bucarest « eaństait au moins depuis §erban Cantacuzino »93. N’etant fondóe sur aucune source et sur aucun argument, 1’affir-mation de Y. A. Urechia nous parait une simple hypothdse inspirśe, peut etre, toujours des ścrits de Chassiotis et d’Erbiceanu ou du fait, connu par des sources certaines, qu’a l’śpoque de §erban Cantacuzino il y avait dśja en Valachie, dans la elasse dominantę, un grand nombre de personnes sachant le grec, mais dans ces sources c’est de la langue
parlśe qu’il s’agit et non du grec ancien 94.
%
6. L'opinion de A. D. Xenopol. La consolidation de Verreur. Cette erreur ne se serait peut-etre pas imposće si elle n’avait śtó adoptśe par le grand historien de l’ćpoque, A. D. Xenopol. L’auteur de la premiere synth&se d’histoire roumaine a ścrit les chapitres sur l’histoire de l’ensei-gnement en utilisant pour l’śpoque de l’influence grecque les matóriaux
82 Const. Erbiceanu, Cronicarii grtci..., p. XIV.
93 V. A Urechia, op. cit, tom I, p. 12.
84 Le patriarchę Dosithcos de Jórusalem ecrit dans sa preface & la « Conlesslon de 1’Eglise Orientale > de Meletios Singos • « Le dćcćdć (Meletios Sirigos), rtcrwant au dćbut en grec ancien, Ta transformće lui-m^me en grec parlć, afm que tout chrćtien puisse s'en servir et, surtout, beau-coup dc nobles de Vlaho-Bogdania, qui le plus souvent parlent le grec, la traduiront facilement en langue valaque, pour qu’elle soit gćnćralement utile dans toute Tćglise » (v. Const. Erbiceanu, Bibliografia greacó., Bucarest, 1903, p 15). Les paroles de Dositheos montrent, tout au plus, com-bien 6tait grand & cette 6poque le nombre de boyards grees ou & moitić grees, amsi que rexistence d’un enseignement grec ćlćmentaire dans les monastfcres ou par des precepteurs enseignant le grec parlć. Aussi grand qu’ait 6tć le nombre de gens parlant le grec, ce ne saurait fctre une preuve de rexistence de 1’Ecole princi&re.