29 I.A FONDATION DL L'«ACADEMIE GRECQUE» DE BUCAREST 143
si nombreux a cette śpoque, comme plus tard aussi d’ailleurs. Du reste, en eommentant le passage de Del Chiaro, Xenopol ne tire pas immśdia-tement une telle conclusion. Prudent, il se contente pour le moment de conclure, en termes beaucoup plus generaux, que «c’est probablement tyerban Cantacuzino qui, le premier, a protege officiellement Venseignement ffrec»98. En utilisant l’expression «enseignement grec », qui peut etre applique aussi bien aux prścepteurs qu’aux professeurs enseignant dans les monasteres, en śvitant d’affirmer que le passage de Del Chiaro con-cernerait la fondation de VEcole princiere et en rejetant dans une notę 1’information transmise par le «ban» Mihai Cantacuzino, Xenopol pensait avoir donnć satisfaction aux exigences de la science et, en meme temps, avoir prśparó le lecteur a accepter ce qui suit. En effet, quelques lignes plus bas, en parlant de la politique culturelle de Constantin Brincoveanu, il dit: « Le reorganisateur de 1’ścole grecque de Bucarest fut le cślebre professeur Sevastos Kyminites, appelć par Brincoveanu en 1689. .. ». Ainsi, tout en śvitant de parler dans le texte, a 1’endroit respectif, de la fondation et de 1’organisation de 1’ścole sous §erban Cantacuzino, Xenopol se eonsidere en droit de parler de sa « róorganisation » lorsqu’il traite du regne de Brincoveanu. En rćalitś, cette mśthode n’a fait qu’accroitre la confusion, car le texte de Del Chiaro, loin de servir a la confirmation de 1’information de Mihai Cantacuzino, devrait etre lui-meme expliquó et confrontó avec d’autres sources, ce que Xenopol n’a pas fait. Par contrę, en le traduisant, 1’historien a modifió le texte du mćmorialiste italien, ce qui a compliquś encore davantage les choses.
Mais avant de nous occuper de plus prós de ce passage et de sa modification par Xenopol, qu’il nous soit permis de formuler quelques observations d’ordre gśnóral sur l’ceuvre de 1’ancien secrśtaiie de la cour de Constantin Brincoveanu et de Stefan Cantacuzino, pour nous rendre compte dans quelle mesure il peut constituer une source histbrique.
Istoria delle moderne rivoluzioni della Yalachia renferme des chapitres d’une incontestable valeur dans la premiere partie, surtout ceux concer-nant les coutumes, les institutions, 1’organisation de l’Etat, la religion, 1’ethnographie, etc. (Nous avons meme eiprimś plus haut 1’hypothese que cet ouvrage aurait suggćró a Mihai Cantacuzino 1’idśe d’une ćtude plus approfondie, mais suivant en lignes gśnśrales le meme plan). MaL-heureusement, la seconde partie de l’ouvrage de Del Chiaro — la partie historique — est tres faible et souvent fantaisiste. N. Iorga, lui-meme, qui a rććditó l’ceuvre en italien, qui en a fait 1’śloge et qui a ścrit la prśface d’une edition roumaine ", le dit dans la prśsentation eitreme-
•• A. D. Xenopol, op. cii, vol. VIII, p. 240.
M Cris-Cristian, Reuolufule Yalachiti, Jassy, 1939, prćface par N. Iorga.