7 LA K0NDAT10N DE L'«ACAD£MIE GRECQUE» DE BUCAREST 12t
cette ćyolution deyra etre jugśe dana le cadre plus large de la renaissance ćconomiąue et culturelle de rhellćnisme, auąuel nous ćtions liśs par notre infćodation dans le systeme śconomiąue ottoman. En disposant, comme toujours, d’un grand excśdent dćmographiquć16 en pleine « diaspora », maitres & peu pres de la vie ćeonomiąue de l’empire ottoman, profon-dćment engagśs dans l’activitd commerciale de l’ćpoque, les Grees contri-buaient partout ou ils arrivaient — mais surtout dans les pays ayant une ćvolution attardśe du centre et de l’est de l’Europe — au phćnom&ne de dissolution du fóodalisme et a l’intensification des rapports ćconomiques entre 1’Orient et 1’Occident. La consćquenee immódiate de cet essor óco-nomique fut l’apparition, surtout au XVII' siacie, d’un grand nombre d’ćcoles greques de diffćrents degrśs et portant divers noms (9povtlcttt(plov, Ai|xe|ov, Yup.vdćcjLov[ixaS7][ALa, etc.) dans tous les grands centres de la diaspora hellćnique17.
Bień que peu entamśe encore dans sa structure agrarienne par le contaet avec les descendants de cette ancienne «thalassocratie», la so-cićtó roumaine de la fin du XVII' siacie a pourtant fait preuve, par l’appui aecordś aui « acadćmies » grecques et par 1’acceptation de leurs programmes, d’une remarquable rćceptivitó aux courants d’idóes qui yenaient des milieux intellectuels de zones ćminemment bourgeoises, telles que Venise, Padoue, Yienne, Leipzig, etc.
Le fait n’est pas pour nous surprendre. A une ćpoque ou, chez les peuples occidentaux, le dśveloppement de la bourgeoisie, 1’humanisme et la róforme imposaient dans des spheres sociales de plus en plus larges l’ex-tension de l’enseignement et de la culture, les princes roumains dont nous yenons de parler et la noblesse mercantilisće commencent a se rendre compte qu’il n’est plus possible pour leur fils de rester dans la condition intellectuelle des socićtśs patriarcales de structure agrarienne. Les trans-formations ćconomiques et sociales qui se produisaient dans toute l’Europe, 1’apparition du phćnomóne revolutionnaire bourgeois et la politique de pćnćtration en Orient des grandes puissances rendent chez nous aussi le
lf L’ćmigration grecąue et celle des differents elćments balkaniąues hellemsćs vers les pa^s Roumains est un phćnomfcne demographiąue de grandę ampleur, tant comme durće quc comme ćtendue, une constante de la gćographie humaine de cette zonę europćenne, pourrait-on dire. Lefolkloie grec reflfcte mieux que tout autre document ce phenomene. (V. Victor Papacos-tea, Esquisse sur les rapports entre la Roumame et UEpirc. Balcania I (1938), pp. 230 et suiv. Dans un ouvrage gćnćral sur lUiellćmsme en Roumame, un chapitre special devra fctre consacrć & ce phćnomóne, dont Tampleur est loin d*fctre connue. Jusqu*& nos jours, ce sont les aspects politiques, eccl6siastiques et culturels que Pon a eus en vue, tandis que ce phćnomfcnc dćmogra-phique de grandes proportions a 6t6 nćgligć
17 V. pour le d6veloppement de ce rćseau d*6colcs grecques les ouvrages suivants: Moct-Oocłou K. IIapav[xa, SxcStaoaa Tiepl TYję łv tg> łXXY)VŁXćp xaxaOTacJecoę t<ov ypap.-
|jl<£tcov octt6 tt\c, <AXd)cyeo)ę KcovaTavTivoimóXeG>ę (1453) \iiyy;pi tćov dćp/aW TYję łvecJTĆocyr]ę (10) źxaTOVTaeT7]p[8oę Constantinople, 1867; Tp. EóayyeX(&oi>, *H TioaSefca żttI Toupxoy.paT[aę (1453 — 1831), Athfcnes, 1936. G. Chassiotis, Umstruction publigue chez les GrecSj Paris 1881.