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guerir la volonte de Thomme, et qui lui tombe en partage pour le rendre fils de Dieu en Tincorporant a la vie divine elle-meme. Ce qui nous amene-rait plus pres de la solution du probleme, c’est de savoir, non pas si entre la charite et la cupidite il reconnait une troisieme possibilite, mais s’il reconnait tous les degres que la charite peut parcourir, de Tamę du pecheur jusqu’a celle du mystique. L/homme est-il pour lui le pecheur appele nean-moins a etre fils de Dieu, ou sombre-t-il dans la terrible „masse damnee”? Sont-ce les vues eschatologiques de Saint-Augustin qui penetrent son oeuvre, ou celles, plus bornees, plus etroites, plus naturalistes au fond, de Jansenius?

Une chose est surę: comme Saint-Augustin, il a lutte toute sa vie avec les problemes de Thomme et de la grace. Sa vie a la cour et sa vocation d’ouvrier de la Contre-Reforme le mettaient continuellement aux prises avec eux, sur le plan de la pratique comme sur celui de la theorie. II a essaye souvent d’eviter le dilemme, ne lachant aucun des deux bouts de la chaine.

„Qu’on nc s’imagine donc pas que la puissance de la grace detruise la liberte de 1’homme, ou que la liberte de Thomme affaiblisse la puissance de la grace. Peut-on croire qu’il soit difficile a Dieu, qui a fait Thomme librę, dc le fairc agir librement, et de le mettre en etat de choisir ce qu,il lui plait? L/Ecriture, la tradition, la raison mcmc nous enseignent quc toute la force quc nous avons pour faire le bien, vient dc Dieu; et que notre proprc ex-perience nous fait sentir quc nous ne pouvons que trop nous empecher de

faire le bien, si nous voulons...... Mais quelque pouvoir que nous sentions

en nous de refuser notre consentement a la grace, memc la plus efficacc, la foi nous apprend que Dieu est tout-puissant, et qu’ainsi il peut faire ce qu’il vcut de notre volonte et par notre volonte” 322).

Voila chez Bossuet des reflexions bien thomistes. Mais il a Tesprit moins philosophique que Tauteur de la Somme, et tache de detourner le regard de ce grand mystere, „qui a tant etonne et tant humilie Tapótre Saint Paul” 323). En attendant que Dieu lui fasse tout voir dans la source, il veut s’en remettre a la foi, puisqu’elle ne laissera pas de concilier tout ce que le raisonnement humain trouve de difficile dans cette „sainte et invio-lable doctrine,, 324). II n'a pas toujours reussi a apaiser son ame inquiete. Quoi qu'il en ait, ses regards vont souvent vers le mystere insondable.

Si, des lors, il n’a pas tant sevi contrę le jansenisme que contrę le moli-nisme, n'est-ce pas parce qu’il n'a vu dans Theresie janseniste qu'un exces de sumaturalisme ? Erreur fatale, puisqu'en fait elle a naturalise la grace de Dieu. Mais on ne lui a pas rendu la tache facile. Les adversaires des jansenistes ont choisi la theorie de la „natura pura” comme arme principale

322)    Bxtrait de 1'Ordonnance et Instruction pastorale de Mgr. le Cardinal de

Noailles...... du 20 aout 1696, GSuirres completes, t. II, p. 29-30. (Cette Instruction

est de la main de Bossuet. Cf. Journal de Ledieu, t. I, p. 157).

323)    Ib.

324)    Lettre a la soeur Cornuau du 3 fevr. 1692, Correspondance, L- V, p. 30.

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