21 LA FONDATION DL L'«AGADfLMIE GRECQUE» DE BUCAREST 135
ces dithyrambes — et d’autres semblables 65 — ont du dśterminer Mihai Cantacuzino a revendiquer pour §erban Yoda et la familie Cantacuzene le merite des debuts de cette magnifiąue fondation. II affirme aussi dans la Genealogie : « ^erban Cantacuzino fit d’abord 1’ecole grecąue de Buca-rest, qui jusqu’a ce jour (1787) s’entretient aux frais du trśsor»66.
Pourtant 1’idśe d’attribuer a §erban Cantacuzino le mśrite d’avoir fondś l’Ecole princiere de Sf. Sava n’est pas entierement inventśe par le ban. II ne fait qu’amplifier, d’ime maniere tendancieuse, une affir-mation vague et fantaisiste empruntśe a Dimitrie Cantemir qui, dans Descriptio Moldaviae, dit que §erban Cantacuzino, imitant Vasile Łupu, « a fonde dans son pays des ścoles grecques et des typographies grecques et roumaines »67. L’affirmation de Cantemir, comme tant d’autres de cet ouvrage, n’est pas fondśe. II attribue a §erban Vod&, son beau-pere, des mśrites qui, en rśalitś, reyiennent a Constantin Brincoyeanu ou a d’autres. En effet, des cinq typographies identifióes en Yalaehie entre 1678—1714, c’est-a-dire de l’avenement au tróne de §erban Cantacuzino jusqu’a la mort de Constantin Brincoyeanu, aucune n’est Vceuvre de fyerban Cantacuzino. La premiere, eelle de la Metropolie de Bucarest, a ótć fondśe par le metropolitę Varlaam; les quatre autres — de Buzau, Bimnic, Snagov et Tirgovi§te — sont les fondations de Constantin Brincoveanu et d^Antim Ivireanu. Dimitrie Cantemir, contemporain et bśnśficiant d’une riehe information culturelle, pouvait-il 1’ignorer? Nous sommes plutót enclins a expliquer cette entorse a la vśritś, tout comme le manque total d’objectivite dont il fait preuve, dans YEistoire de la Valachie, envers le regne de Constantin Brincoyeanu, par la haine constante que le prince moldave nouiTissait pour Brincoyeanu (ne l’avait-il pas accusś d’avoir empoisonne §erban Cantacuzino?). Quant a 1’affirmation concernant les ćcoles, nous yerrons dans ce qui suit qu’elle est tout aussi peu fondśe que celle ayant trait aux typographies. Voila donc le point de depart des affirmations du «ban» Mihai Cantacuzino, soit dans YEistoire de la Yalaehie, soit dans la Genealogie, au sujet de la fondation de «1’Acadśmie » de Sf. Sava. A ceci yinrent s’ajouter certains passages pleins de confusions