23 LA FONDATION DL L’«ACADŁM1E grccque» de bucarest 137
tement dans le lrvre du «ban», anonyme a cette date-la, mais par 1’inter-mśdiaire de 1’ouyrage de Dionisios Foteinos, qui jouissait d’im grand prestige.
(Euvre de toute premiere jeunesse — l’auteur n’avait pas encore 20 ans a sa parution — «la synthese » de Mihail Kog&lniceanu, malgrś des ąualitśs tout a fait remarquables, prćsente aussi des dśfauts, expli-eables par l’age de 1’auteur et par la documentation dont il disposait a cette datę. De plus, pour porter un jugement soit de fond, soit de formę sur ce livre, ii faut tenir compte du fait que Kog&lmceanu l’a ścrit sous 1’influence du courant romantique qui dominait a cette śpoque l’his-toriographie europśenne73 (Macaulay, Karamzin, Tbierry, Micbelet, etc.) et tolćrait dans 1’histoire 1’emploi de certaines regles « de style et de com-position », plus indiqućes pour la littórature que pour la science.
Les principaux auteurs que Kog&lniceanu a consultśs pour le regne de ^erban Cantacuzino ont śtś Del Cbiaro et Dionisios Foteinos. Les deux lui ont inspirć une sympathie et une admiration tres vive pour le voivode. L’image idyllique d’un §erban Cantacuzino «juste, doux et incapable de rancune » ou «juge impartial », est tirśe de l’ceuvre de Fotei-nos 74; 1’aspect homśrique, aux attributs achillćens, est pris a Del Chiaro 75: une taille de gśant, le regard terrible, la voix terrifiante (« souvent les hommes moururent d’effroi rien qu’en entendant sa voix redoutable »)76 et, de plus, un visage d’une rare beautć («le plus bel homme de toute la Yalachie»)77. En combinant les deux sources, Mihail KogSlnieeanu rśussit & nous donner un modele de hśros et de despote śclairś, mais,. naturellement, bien diffćrent du portrait rśel. C’est toujours de Del Chiaro que Kogalniceanu puise ces histoires enfantines au sujet des tours que §erban Cantacuzino jouait au sułtan, lorsqu’il payait le tribut (qu’on ver-sait correctement & Bucarest et qu’on faisait voler ensuite par des bri-gands) 78, ainsi que certaines confusions caracteristiques de l’ćcrivain flo-rentin, comme par exemple le surnom de ^eitanoglu, que le grand vizir aurait donnś & §erban 79 (en róalitś c’est au fameux Mihai Cantacuzino qu’on l’avait donnś, un siacie auparavant).
A un portrait aussi « composite», 1’ornement culturel ne pouvait faire dśfaut. Mais Mihail Kogalniceanu ne s’est pas bornś & 1’information donnćepar le «ban» Mihai Cantacuzino au sujet de la fondation du «col-
73 Voir pour cct aspect Tintroduction d’Andrei Otctea, ibidem, pp. 22—25.
74 Dionisios Foteinos, op. cit, vol. II, p. 269; cf. Kogalniceanu, pp. 386—387 (ed. A. Otetea).
74 Del Chiaro, op. cit., p. 127; cf. Mihail Kogalniceanu, pp. 393—394 (ed. A. O^etea).
74 Cłest runę des exagerations caraclćristiąues de Mihail Kogalniceanu, op. cit., p. 393 (ćd. A. O^etea).
77 Del Chiaro, op. cit., pp. 135 — 137; cf. Mihail Kogalniceanu, pp. 391 — 393.
74 Del Chiaro, op. cit. p. 134; cf. Mihail Kogalniceanu, p. 138.
74 Del Chiaro, op. cit., p. 31 ; cf. Mihail Kogalniceanu, op. cit, p. 388,